Les feuilles des platanes roussies et séchées restaient encore accrochées aux branches ;
des nuages d'étourneaux ondulaient dans le ciel triste d'un gris presque uni éclairé cependant de quelques bandes de ciel vert et rose .
Deux corbeaux en formation rectiligne échangeaient en croassant des propos
divers.
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que l'automne est triste
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Cela faisait une vingtaine d'années environ que
j'habitais cet endroit, le long du canal bordé de ces grands arbres aux troncs et branches gris et verdâtre et dont la rouille automnale du feuillage obstinément accroché se
confondait avec les briques rouge vif d'une résidence étudiante et celles d'un rose grisé ,car vieillies par le temps, de la Manufacture des Tabacs devenue depuis une quinzaine
d'années une annexe de la Faculté des Sciences sociales de l'Université de Toulouse.
Ce ciel, ce
décor que je pouvais plus largement entrevoir désormais du fait de la raréfaction des feuillages, aidaient mon esprit à parcourir la route aux paysages divers et variés qui me relie aux
Lilas, à sept cent kilomètres plus au nord ; douces vallées du Limousin lumineuses l'été, enneigées et glaciales l'hiver, Corrèze ténébreuse et ses villages solides aux toits d'ardoise, enserrés
dans des écrins de collines sombres de forêts , la Creuse et ses étangs , ses champs vallonés , assez proche de la Corrèze mais aux paysages plus ouverts, la Beauce et ses horizons
lointains et ses champs immenses, blonds en juin, décorés d'éoliennes et de clochers épars regroupant des villages et des hameaux : des airs et mélodies me revenaient alors en tête :
temporairement remisés dans un coin de ma mémoire, ils étaient colorés des timbres sonores de la cornemuse écossaise, du tin whistle, de l'uilleann pipe , de la flûte
irlandaise, harpe , fiddle, hammered dulcimer, bouzouki , concertina , ponctués du martellement du bodhran.
Je m'étais acheté ma première cornemuse en 1984 et j' avais
tenté de me familiariser seul avec cet instrument mais avec une méthode trop théorique détachée de son vrai répertoire.
Je la remisais peu à peu au rang des accessoires .
Pourquoi avais je choisi cet instrument ? c'est assez fumeux en fait
je ne sais pas trop : mes recherches généalogiques ... possible !
A l'occasion d'un de mes séjours de vacances en Grande-Bretagne, en 1967,
j'avais eu l'occasion d'assister à un concert donné par un pipe band à Inverness, qui m'avait plu. Peut-être aussi l'influence des polards attrayants du romancier français Charles Exbrayat,
le personnage du constable écossais, qui joue si bien de la cornemuse. Le côté original, excentrique de "l'écossais" rugueux aussi, tel qu'on le perçoit ici, son image romantique exaltée par le
romancier Walter Scott, le côté ésotérique des langues gaëliques d'Ecosse et d'Irlande ... Je gardais aussi un très bon souvenir de l'accueil chaleureux que nous avaient fait
durant ces voyages des écossais, durant les étés 1967 et 1968.
Après cet achat, donc, un an plus tard, en juin 1985 l'école
maternelle où étaient mes deux aînés organisait une petite fête à laquelle devait participer une association locale "Les Bretons des Lilas" qui m'était jusqu'à ce jour là, inconnue : alors je fis
vraiment connaissance et à ma grande surprise car je ne m'y attendais pas, avec l'instrument ce fut un choc.Tandis que nous baignions dans une athmosphère de saucisses grillées, des
membres de l'association faisaient "chauffer" , comme on dit, leur cornemuse : chacun dans son coin d'abord procédait aux réglages, à l'accord des deux bourdons ténors et du
basse avec une note (le si bémol) du "chanter" prononcé "tchanteur" appelé "levriad" en Bretagne, puis progressivement se rapprochant les uns des autres ils s'accordaient désormais
ensemble, sous la supervision d'un chef.
Puis ils nous donnèrent une aubade.
A l'issue de cette rencontre aussi inattendue qu'agréable, intéressé, je
pris contact avec eux : l'association se réunissait dans un local situé rue Esther Cuvier le jeudi et pouvait disposer en plus , deux samedi par mois, d'une salle et d'un espace
en plein air au centre aéré de la Ville des Lilas, au pied du Fort de Romainville : le coût de l'adhésion en tant que membre était très modique , en revanche on me promettait de me donner des
cours, basés sur le répertoire écossais, avec les recueils de partitions des Scots Guards, et je dois dire que la constance de cet enseignement , désintéressée, ne se démentit
jamais.
Le jeudi suivant je vîns donc les voir et on me donna la liste de mes
fournitures à acheter et l'adresse du commerçant vendant ces belles choses : il s'agissait d'une Librairie bretonne située dans le quartier Montparnasse rue du Maine.
Je m'y rendis entre midi et deux cet endroit étant à
quinze minutes à pieds de mon bureau situé dans le VI° arrondissement : je m'y procurais un "practice chanter" et l'anche en roseau qui va avec , (c'est un instrument simple constitué d'un
"chanter" et d'une anche permettant un doigté similaire à celui du grand instrument, mais l'air est insufflé directement par la bouche). Le son qu'il émet est discret.
Le matériel était importé directement d'Ecosse.
Cette librairie vendait et vend encore, outre ce matériel, beaucoup
de choses se rapportant à la Bretagne et au monde celtique en général : littérature, enregistrements de disques et cassettes à l'époque, CD aujourd 'hui, objets typiques.
Le samedi suivant j'allais au centre aéré (endroit que je
connaissais puisque j'y amenais mes enfants le mercredi matin avant d'aller au travail) cette fois avec ma cornemuse achetée l'année précédente : lorsqu'ils virent mon instrument, cela les fit
rire, et je sus que je ne jouerai jamais dessus : il me disait que c'était une cornemuse pakistannaise ! Je devais m'en procurer une sérieuse, tôt ou tard.
A partir de là, tous les jeudis je me
rendais au centre culturel rue Esther Cuvier avec mon "practice" et suivais assidûment les conseils que l'on me donnait : j'avais pour cela une méthode "maison", avec des suites de notes à
travailler, des extraits d'air écossais pour travailler la manière de toucher l'instrument, les enchaînements de notes, le style, avec l'étude de l'ornementation, spéciale à cet
instrument et j'étais chapoté bénévolement par différentes personnes : puis de temps en temps on jouait de concerts des airs simples que je devais commencer à connaître : notamment une suite
d'air de type "March Strathspey Reel" comme il est de coutûme de jouer dans les pipes bands. Je dois dire que j'étais un bon élève assidu et je travaillais tous les soirs chez moi pendant
au moins une demi-heure l'instrument étant assez discret, en outre je l'emmenais au bureau, pour m'entraîner discrètement pendant l'heure du repas sur un banc au Jardin du Luxembourg tout proche
de mon bureau, en évitant toutefois les gardiens du jardin car y faire de la musique y est formellement interdit.
Il
fallait cependant faire connaissance avec " l'instrument" apprendre à insuffler l'air dans la poche pour le faire démarrer, presser cette dernière avec le bras tout en continuant à souffler
régulièrement pour maintenir la quantité d'air, tout ceci en réglant la note des "drones" ou "bourdons", sur le si-bémol du "chanter" le faire de préférence en face d'un mur pour avoir un
rebond du son : il s'agit d'une habitude à prendre : je parle de celle d'être capable de faire évoluer ses phalanges sur le "chanter" de l'instrument tout en pressant le sac : d'une pratique
assidue je mis cependant plusieurs mois à y parvenir à l'aide d'une cornemuse que l'on me prêta. Je pus par la suite me procurer un bon instrument d'occasion que j'achetai par l'intermédiaire de l'association, cependant il fallut changer la poche et je me rendis pour ça en voiture à
Versailles chez un membre d'un pipeband , plus important, de la région parisienne et très spécialisé dans ce genre d'opération : il me changea ma poche en cuir, par une autre que
j'avais acheté au préalable chez le fournisseur dont j'ai parlé plus haut : le montage d'une poche traditionnelle est quelque chose de fastidieux : le perçage du cuir aux différents endroits pour
permettre d'y glisser les souches en bois qui une fois bien arrimées par un serrage à l'aide d'une épaisse filasse très solide accueilleront elle-même les bourdons et , le suttel (l'embout qui
permet l'insufflation de l'air) la poche une fois montée, le montage de la souche du "chanter" plus délicat encore qui nécessite en plus d'un fil épais des cales roulées en cuir et surtout de la
poix, sorte de résine qui permet d'assurer une étanchéïté parfaite. Une fois montée, la poche doit ne pas se détériorer du fait de l'humidité du souffle
dujoueur : on utilise pour ça un produit spécial "made in Scotland" de
l'Airtight, très visqueux à base notamment de bore et de miel que l'on fait couler par la souche du "chanter" : ce mélange à la propriété d'assurer le maintient de l'étanchéïté d'absorber
l'humidité et d'assurer pendant un certain temps l'imputrécibilité ( au moins trois années). Il est toutefois grandement conseillé après un usage ponctuel prolongé de
l'instrument de le démonter et suspendre pour laisser évacuer l'humidité de condensation.
L'association faisait quelques sorties à l'occasion
d'exposition de peintures ou autres et c'était l'occasion pour elle de donner des aubades : bien que je ne jouais pas encore, j'y allais cependant avec eux, j'aimais bien.
Mon intérêt pour l'instrument était grandissant et dès que je
fus à même de le pratiquer je fus convaincu que mon entraînement devait être plus intense ... à l'exemple de François, membre de l'association et qui était à mon avis le meilleur sonneur du
groupe et pourtant il ne travaillait l'instrument que depuis 1980.
Problème,! je ne pouvais pas jouer chez moi à cause du voisinage et des
horaires et pourtant un entraînement hebdomadaire était largement insuffisant pour avoir une progression intéressante : je voulais vraiment m'exprimer avec cet instrument : j'étais et suis encore
pris par sa sonorité particulière , sa technique ornementative et son répertoire qui me transportent à chaque écoute.
C'est au début de l'automne 1986, à la rentrée, que je
décidai alors que je m'entraînerai chaque jour sur l'instrûment lui-même : je n'avais pas le choix, je le ferai le matin sur les berges de la Seine : prenant mon travail vers 10 Heures, je
jouerai pendant une demi-heure environ : c'était la seule manière pour moi de progresser. J'étais farouchement déterminé.
Parrallèlement je me construisais une petite
bibliothèque sonore sous forme de cassettes audios et de 33 tours, avec les meilleurs interprètes solistes en la matière.
J'y ajoutais aussi des
enregistrements du répertoire irlandais car trois personnes de l'association pratiquaient aussi le tin whistle et le pipe irlandais dans une association du quartier
Montparnasse.
A deux pas de la station Châtelet , terminus de ma ligne de métro , je
jetais mon dévolu sur le quai des Orfèvres, au bord du fleuve, sous une voûte du Pont Saint-Michel : dès le début j'appréciais la réverberation du son de la voûte sous laquelle
j'étais et de temps en temps m'arrêtant un peu et allant à la lumière du jour je pouvais voir quelques gens pressés sur le pont se penchant toutefois curieux pour savoir d'où pouvait provenir ce
bruit.
J'eus droit plusieurs fois à des commentaires
tantôt chaleureux tantôt sarcastiques ou même hostiles : celui d'un avocat par exemple qui se rendant au "Quai" et se garant faute de place dans la pente d'accès au fleuve me félicita d'avoir
choisi cet instrument, ou désobligeant d'un riverain, se plaignant que mon "bruit" répétitif, le gênait et il avait besoin de calme, car il était écrivain, ainsi que celui d'un étudiant demeurant
dans une mansarde, en face rive gauche quai Saint-Michel : je l'empêchais de dormir : étrange quand on connaît le vacarme de la circulation parisienne ! J'eus droit aussi à la visite d'une
jeune touriste belge qui faisait partie d'un pipeband chez elle et à laquelle je prétais mon outil, m'interpréta for bien une "marche" que je travaillais alors et qu'elle avait aussi à son
répertoire et elle me donna à al fin quelques conseils.
Je finis par comprendre que ce n'était pas l'endroit
idéal et je décidai que je m'entraînerai quai de l'Horloge, au pied de la Cour de Cassation et de la Place Dauphine toujours au bord de l'eau : là j' aurai la compagnie d'un clochard plutôt sympa
qui viendra me voir régulièrement : c'était en fait quelqu'un de très bien qui venait pour m'écouter, enfin pour écouter l'instrument et avec lequel j'avais parfois des discussions d'ordre
général très intéressantes.
Plus haut, au niveau de la rue il y avait moins de passage et donc il y
avait plus de calme. Un riverain qui promenant son chien tous les matins ne manquait pas de me saluer. Des passants en haut du quai et sur le Pont-Neuf mais qui s'habituèrent vite à ma présence
et bientôt je fis partie du paysage matinal.
J'eus aussi droi un matin aux félicitations d'une femme écossaise qui passait par
là faisant du tourisme !
Les jours de pluie ou durant les matinées fraîches de l'hiver
je renonçais ces fois là à mon entraînement quotidien, mais malgré tout mon travail matinal accumulé, doublé le soir du travail au practice finissait par payer. Lorsque je venais aux
entraînements le samedi, on me le fit remarquer et mon engin n'avait plus besoin d'être longtemps chauffé pour démarrer sympathiquement dans son grognement préalable.
Durant les périodes de congés,
allant toujours dans la famille de ma femme à Mazamet dans le sud du Tarn, j'étais dans un décor de rêve , celui de la Montagne noire : je pouvais alors m'isoler à quelques hectomètres de la
demeure, en pleine nature sur les chemins escarpés, à deux pas de la route de Carcassonne où les hauteurs proches aidaient à la réverbération du son, j'imagine à la surprise des automobilistes :
quel régal pour moi, j'étais mon propre auditeur, à l'abri du vent en compagnie des oiseaux : j'ai plusieurs fois perçu que des merles s'entraînaient à répéter mes phrases musicales ... Je
suis allé parfois m'entraîner bien plus haut, au village de Labrespy, vers la route des cîmes, à huit cent mètres de hauteur.
Mais ceci je l'ai fait aussi les années suivantes et bien après
aussi avoir quitté Les Lilas pour la région toulousaine ( fin des années 80) jusqu'au décès de mon beau père en novembre 1999.
En 2001 je profitais d un voyage
en région parisienne aux fins de voir Maman pour m'acheter une nouvelle poche en kévlar de conception australienne et qui tend maintenant d'ailleurs à se généraliser : le montage en est ultra
simple quelques minutes suffisent contre plusieurs heures autrefois et sans risque de mauvaise manipulation et de plus le rangement de l'outil dans son étui est plus simple car le Kévlar est
aussi fin et souple qu'une étoffe de nylon.
A Toulouse je me suis mis aussi à pratiquer la petite
flûte irlandaise à six trous, avec une méthode adéquate, celle de Géraldine Cotter. J' ai des flûtes de plusieurs tonalités, et donc de dimensions différentes que j'avais achetées
comme la méthode dans la même Librairie Bretonne rue du Maine quartier Montparnasse.
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Ma cornemuse (my pipe)
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Ma première sortie en groupe eût lieu assez tôt dans une petite ville
de banlieue dont je ne me souviens plus, en plein mois de mai où il faisait assez chaud, nous en fîmes une aussi en juin 1986 pour l'inauguration de la Foire Saint-Germain à Paris dans le VI°
arrondissement, une autre à Montparnasse dans la Tour pour une exposition de tableaux de peintres bretons, et la plus longue fut celle de juin 1987 durant le Carnaval de la Ville des Lilas
première quinzaine de juin. Là nous jouâmes tout l'après midi donnant des aubades dans les rues de cette petite ville de banlieue.
Malgré la présence de nouvelles recrues, l'association se dissolvait
d'elle-même cependant, certains voulant reprendre leur libeté, d'autres par nécessités
professionnelles étant mûtés à l'autre bout du pays. De plus la Mairie vendit
l'immeuble rue Esther Cuvier à un promoteur qui en fit des appartements mais ne prévut rien pour l'association dans les locaux du nouveau centre culturel situé au rond-pont Charles-deGaulle,
l'ancienne Institution de Madame Gay.
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Mes dix flûtes et mon Long Practice
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A l'heure actuelle en novembre 2011, le Le Paris and District
Pipe Band a élu son domicile dans des locaux situés dans l'ancien centre aéré et assure une formation complète en cornemuse écossaise et aussi en batterie écossaise à ceux qui veulent
pratiquer en groupe ces instruments ce qui est une bonne chose.
Les choses de la vie parfois graves ont fait que je n'ai plus
pratiqué l'instrument depuis la fin de l'année 2001, cependant maintenant à la retraite j'ai une sérieuse envie de m'y remettre.
Me revoilà revenu vingt trois années en arrière, où j'assisterai au cours
d'un dîner organisé dans un petit restau troquet du quartier Montparnasse à un beuf irlandais un vendredi soir. Je m'étais inscrit à l'avance avec un copain de bureau, Michel, et je
connaissais l'initiateur du projet qui était le Président de l'Association des Lilas. Une copine de Michel nous avait rejoint.
Nous entrâmes dans ce petit restau aux fenêtres protégées par des petits
rideaux . De l'extérieur on aurait dit une petite auberge de campagne, avec son toit de tuile, un toit ancien qui contrastais avec la silhouette sombre de la Tour Montparnasse située non
loin de là.
Dès l'entrée la musique de Liam O'Flynn diffusée par des
hauts-parleurs mettait une certaine ambiance. Le Président était au bar, vérifiant les entrées et déjà il y avait pas mal de monde les présentations se faisant à la bonne
franquette. Peter, un australien qui vivait à Paris et que les touristes connaissaient bien était là aussi : artiste peintre, il jouait, en kilt de la cornemuse écossaise aux Jardins
des Tuileries les samedis et dimanches, et c'était un plaisir de l'écouter .
A la bonne heure, il était là ! c'était parfait !
Nous prîmes place , les tables étaient recouvertes d une toile cirée à
petits carreaux rouges et blancs , apéritif. Les discussions allaient bon train : pas mal d'irlandais étaient là, ainsi que des bretons de la mission : le brouhaha allait crescendo .Soudain
Peter, qui avait pris son instrument , enjambait les chaises et montait sur une table de service , enchaînant une série de "March, Strathspey et Reel" qui déchaîna l'ambiance qui devînt
survoltée.
Le repas servi était du gigôt à la menthe : ....
délicieux !
Peter avait pris place en
face de nous, Michel la copine et moi, et de temps en temps Le Président circulait entre les tables car il connaissait tout le monde ... les discussions tout en mangeant et buvant allaient bon
train, ça parlait de tout ... lorsque progressivement la voix sourde et grave d'un drône nous imposait de parler doucement et
c'est alors que l'uillean pipe suivi des autres instruments enchaînèrent successivement deux jigs "My Former Wife" et "Snug in the blanket" : il y avait en effet là plusieurs musiciens,
animateurs de la soirée qui s'achèverait bien tôt le lendemain matin, avant l'aube ... à l'intro esquissée par l'uillean pipe, cornemuse d'intérieur typique de l'Irlande , répondaient
bientôt le fiddle, le hammer dulciner et le bouzouki, l'ensemble cadencée par le martellement envoutant du bodhran.
Ce fut une soirée et une nuit de musique et de danses qui se terminèrent à
quatre heures du matin : je raccompagnais Michel par la rue de Rennes chez lui , rive droite rue Sainte-Anne. Il m'offrit un café mais bientôt je m'endormais littéralement : je pris donc congé,
hélai un taxi qui me ramena aux Lilas où j'étais seul, un samedi maussade de solitude commençait : heureusement que j avais ma musique pour me consoler.