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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 16:53

Très  tôt, j'ai entendu puis écouté de la musique à la maison.

Maman, suivait de son plein gré les pas de son père et devenait artiste lyrique de profession bien que son père lui eut enseigné le piano se rendant au désir de sa fille qui travaillait l'instrument à son insu quand il avait le dos tourné (ils avaient aussi un piano chez eux, rue des alouettes à Nanterre).
Dans mes premiers souvenirs d'enfance il y a la venue à la maison d'un chanteur qui venait régulièrement s'entraîner avec elle, un ténor, et elle l'accompagnait aussi au piano.
Tout le quartier en profitait !

Elle faisait en outre partie d'une chorale d'amateurs qui donnait de temps en temps des représentations à Paris.
Papa qui travaillait dans un bureau d'étude à la Télémécanique pratiquait dans ses moments de loisirs, aussi en tant qu'amateur,  la flûte traversière qu'il avait appris "entre les deux guerres" chez un professeur dont il nous parlait souvent avec vénération, Monsieur Delettre.
Il déchiffrait très bien les partitions, à vue comme Maman qui lisait elle en plusieurs clefs (piano oblige).
L'un et l'autre avait en outre une très bonne culture musicale et connaissaient pas mal d'oeuvres "classiques" et pouvaient reconnaître par le style tel ou tel compositeur si ils entendaient une oeuvre, à la radio par exemple.
La radio, c'était avant tout Paris Inter dont les programmes variés, un peu guindés, comportaient entre autres pas mal de musique classique ; ( mes chers auditeurs, vous allez entendre, en direct des concerts colonnes La Mer de Claude Debussy, sous la direction de ... ) bien plus tard avec les réformes il y aura France Inter, France Musique et France Culture au début des années soixante.

A nous petits, notre oreille se forma vite, grâce à  une discothèque constituée surtout de disques dix sept et trente  centimètres,  qui devenait importante et que nous écoutions sur un petit tourne disque, à la vitesse de trente trois tours : je me souviens du délice musical qu'était pour moi ce que j'appelais le petit disque vert (couleur de la pochette) un quarante cinq tours : c'était le concerto pour hautbois en do majeur de Cimarosa ,  le larghetto principalement.
Je disais à Maman, je veux écouter le petit disque vert , comme j'aurais voulu déguster un dessert savoureux, et je l'écoutais, amoureusement,  à la fenêtre de sa chambre, le petit rebord en ciment et les volets en métal gris qui se repliaient,  les pieds dans le jardin entre iris, tulipes oeillets et lilas.

Dans ces souvenirs de la petite enfance, il est normal que Maman soit plus présente : son travail ne lui prenait pas encore tout son temps, et ces moments d'éveil musical et de découvertes  se passaient le jeudi, des jeudis toujours beaux, éclairés de soleil près du jardin fleuri, alors que j'étais soit à la maternelle soit dans les petites classes de l'école primaire à Jules Ferry de Nanterre.

Vers l'age de six ou sept ans, elle m'offrit pour mon anniversaire les scènes d'enfants de Robert Schumann , oeuvre que j'écoutais souvent,  convenant parfaitement à mon côté rêveur : le point central de la pochette était une photo en noir et blanc où l'on voyait une grille en fer ouvragée , une allée peut-être , et un enfant s'y tenant : derrière me semble t'il un jardin : je me souviens de la douceur simple de "Rêveries" et d'autres thèmes.
Le tour de la pochette était un ocre jaune en carton glacé.
Nos mamans nous connaissent bien !
Toujours des renseignements très instructifs sur la couverture ! Circonstances de composition de l'oeuvre, biographie de l'auteur et de l'interprète, le tout écrit par des musicologues avertis.
Ce sont souvent ces pochettes qui instruisent, associent les renseignements à l'oeuvre, permettent d'approfondir le sens et de découvrir la suite ... après, vous pouvez extrapoler, la musique vous appartient, elle appartient au domaine de vos sentiments ...
A cette époque,  ma grande soeur et mon grand frère apprenaient le piano et s'en tiraient plûtot bien : nous avions à la maison un piano droit et tous les jeudis  venait le professeur de piano qui les faisait étudier, j'en ai quelques souvenirs , la professeur, une demoiselle dont je n'ai   plus qu'un vague souvenir,  travaillait avec eux ,  au piano et me prenait sur ses genoux.
 Je pense qu'ils étaient doués.
Je me souviens d'une représentation dans un  théâtre où, l'un et l'autre, bien habillés donnèrent un petit récital au piano d'une pièce qu'ils avaient travaillée chacun, j'étais, spectateur,  un rien ébahi de cette notoriété, dans l'obscurité d'un balcon, la scène était éclairée, entourée de cramoisi le rideau, les fauteuils ... mon grand frère, six ans peut-être saluant profondément l'assistance comme on le lui avait appris, les rires enchantés du public ...

Puis un jour l'un et l'autre refusèrent de jouer, restant obstinément les bras croisés devant l'instrument, les cours cessèrent et moi (hélas) je n'y eu pas droit.
Que c'était-il passé ?
 Je ne le sais pas, c'est ainsi que nos parents nous ont rappelé la scène : en tous les cas je crois que par la suite, plus tard bien sur, mon frère et ma soeur l'ont regretté et le regrettent encore : mon frère  a fait en sorte que ses enfants apprennent la musique, le piano à sa fille aîné et le saxophone à son fils.
Lui même s'est-il remis à pianoter ?
Quant à moi je regrette également de ne pas avoir reçu cet enseignement.

Ce pauvre piano dont un jour, à cette époque d'ailleurs je massacrais quelques touches avec un tisonnier ! pourquoi ? Voulais-je manifester mon intention d'en jouer ? Ce jour là Maman était  dans le jardin en train d'étendre du linge et elle entendait le piano et se demandait comment il pouvait sonner aussi fort ! Je devais avoir trois ou quatre ans !

Quand je repense à cet épisode, malgré moi me vient le nom d' une oeuvre contemporaine qui s'intitule "Le Marteau sans Maître" !

La musique était donc présente en permanence à la maison et nos goûts dans ce domaine s'affirmaient, sans en prendre conscience d'abord, je me souviens de la surprise qu'eurent mes professeurs et un surveillant général du Lycée Condorcet de Nanterre alors, qu'en sixième je rédigeais "sur table" suite à une colle, mes impressions sur une oeuvre musicale, "Les Tableaux d'une exposition" cela ne m'empêcha cependant pas d'en être renvoyé pour inaptitude,
Un an plus tard, en seconde primaire de l'école Jules Ferry de Nanterre où j'étais revenu, je réïtérais la chose,  en en tirant du prestige de la part des autres élèves, et j'eus droit à la lecture par l'instituteur de ma prose devant tout le monde : c'était le récit que je faisais du début d'un concert aux Concerts Lamoureux où j'étais allé avec Papa un dimanche après midi, récit qui commençait à l'arrivée a la salle jusqu'aux premières notes, où étaient exécutées des extraits symphoniques d' oeuvres de Richard Wagner.

Plus tard encore au collège Paul Langevin de Nanterre, où lors de jeux organisés vers l'époque de Noël, dans ces quelques journées merveilleuses où tout nous semble miraculeux, j'eux l'occasion de prouver mes connaissances musicales à nouveau, au grand étonnement de nos professeurs qui découvraient nos talents cachés.

A partir de l'âge de douze ans je découvrais Wagner à la maison, sur un trente trois tours que je possède toujours d'ailleurs, des extraits de Tannhauser, Le Vaisseau Fantôme, Le Crépuscule des Dieux : la puissance de cette musique me plaisait beaucoup, je dirais même m'envoûtait.
Cette vénération ne me quitta pas durant des années et je possède toujours plusieurs coffrets des oeuvres de ce compositeur et j'ai assisté à quatre représentations de drames wagnériens (Tannhauser et la Walkyrie à l'Opéra de Paris et Tristan à Paris et à Toulouse).

Plus tard j'écoutais aussi beaucoup Mozart, Schubert, Chopin, Liszt (entre autres) et ... Mahler : ce dernier compositeur, de la musique duquel  je dois dire au début je me moquais, la prenant pour du plagiat de ses prédecesseurs : France Musique a fait des efforts particuliers pour que cette musique bien sûr connue déjà, soit admise par le public français dans son ensemble : je possède des enregistrements de la plus grande part de son oeuvre : je dois dire que je fis un effort d abord pour l'écouter, et que cet effort fut récompensé.
Ah ! Le final miraculeux de la VIII° symphonie !

Une note aussi pour Claude Debussy, musicien subtil et inspiré : j'aime énormément  le "Martyr de Saint-Sébastien" dont je possède deux versions, une récente relativement sur CD et l'autre,  un coffret de deux disques, enregistrement datant de 1954 (?) que Maman avait acheté, où Désiré-Émile Inghelbrecht dirige l'Orchestre du Théatre des Champs-Elysées avec Claudine COLLART , Jeannine COLLARD, Christiane GAYRAUD, et le récitant André FALCON, Choeurs et Maîtrise de la RTF
Livret de Gabriele D'ANNUNZIO.
Il y a dans cette oeuvre sublime des moments musicaux bouleversants en rapport avec la Foi, et des passages de bravoure remarquablement descriptifs et évocateurs comme l'arrivée de l' Empereur Diocletien dans toute la puissance de Rome, par exemple !

La Musique est toujours avec moi dans les bons et mauvais moments de la vie.

Elle sifflote dans ma tête et j'ai un besoin impérieux de la  partager.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 01:56

Les feuilles des platanes roussies et séchées restaient encore accrochées aux branches ; des nuages d'étourneaux ondulaient dans le ciel triste d'un gris presque uni éclairé cependant de  quelques bandes de ciel vert et rose .


Deux corbeaux en formation rectiligne échangeaient en croassant des propos divers.

 

 

FEUILLES ROUSSIES DES PLATANES FIN VOVEMBRE 2011
 que l'automne est triste


    Cela faisait une vingtaine d'années environ que j'habitais  cet endroit, le long du canal bordé de ces grands arbres aux troncs et branches gris et verdâtre et dont la rouille automnale du feuillage  obstinément accroché se  confondait avec les briques rouge vif  d'une résidence étudiante et celles d'un rose grisé ,car vieillies par le temps,  de la Manufacture des Tabacs devenue depuis une quinzaine d'années une annexe de la Faculté des Sciences sociales de l'Université de Toulouse.


    Ce ciel, ce décor que je pouvais plus largement entrevoir désormais du fait de la raréfaction des feuillages,  aidaient mon esprit à parcourir la route aux paysages divers et variés qui me relie aux Lilas, à sept cent kilomètres plus au nord ; douces vallées du Limousin lumineuses l'été, enneigées et glaciales l'hiver, Corrèze ténébreuse et ses villages solides aux toits d'ardoise, enserrés dans des écrins de collines sombres de forêts , la Creuse et ses étangs , ses champs vallonés  , assez proche de la Corrèze mais aux paysages plus ouverts, la Beauce et ses horizons lointains  et ses champs immenses, blonds en juin, décorés d'éoliennes et de clochers épars regroupant des villages et des hameaux : des airs et mélodies me revenaient alors en tête :  temporairement remisés dans un coin de ma mémoire, ils étaient colorés des timbres sonores de la cornemuse écossaise,  du tin whistle,  de l'uilleann pipe ,  de la flûte irlandaise,  harpe ,   fiddle,  hammered dulcimer, bouzouki ,  concertina , ponctués du martellement du bodhran.

    Je m'étais acheté ma première cornemuse en 1984 et j' avais tenté de me familiariser seul avec cet instrument mais avec  une méthode trop théorique détachée de son vrai répertoire.
    Je la remisais  peu à peu au rang des accessoires .


    Pourquoi avais je choisi cet instrument ? c'est assez fumeux en fait  je ne sais pas trop :  mes recherches généalogiques  ... possible !


   A l'occasion d'un de mes séjours de vacances en Grande-Bretagne, en 1967,  j'avais eu l'occasion d'assister à un concert donné par un pipe band à Inverness, qui m'avait  plu. Peut-être aussi l'influence des polards attrayants du romancier français Charles Exbrayat, le personnage du constable écossais, qui joue si bien de la cornemuse. Le côté original, excentrique de "l'écossais" rugueux aussi, tel qu'on le perçoit ici, son image romantique exaltée par le romancier Walter Scott, le côté ésotérique des langues gaëliques  d'Ecosse et d'Irlande  ...  Je gardais aussi un très bon souvenir de l'accueil chaleureux que nous avaient fait durant ces voyages des écossais, durant les étés 1967 et 1968.


    Après cet achat, donc, un an plus tard, en juin 1985 l'école maternelle où étaient mes deux aînés organisait une petite fête à laquelle devait participer une association locale "Les Bretons des Lilas" qui m'était jusqu'à ce jour là, inconnue : alors je fis vraiment connaissance et à ma grande surprise car je ne m'y attendais pas, avec l'instrument ce fut un choc.Tandis que nous baignions dans une athmosphère de saucisses grillées,   des membres de l'association  faisaient "chauffer" ,  comme on dit,  leur cornemuse : chacun dans son coin d'abord procédait aux réglages, à l'accord des deux bourdons ténors et du basse avec une note (le si bémol) du "chanter"  prononcé "tchanteur" appelé "levriad" en Bretagne, puis progressivement se rapprochant les uns des autres ils s'accordaient désormais ensemble, sous la supervision d'un chef.


     Puis ils nous donnèrent une aubade.


    A l'issue de cette rencontre aussi inattendue qu'agréable, intéressé, je pris contact avec eux : l'association se réunissait dans un local situé rue Esther Cuvier  le jeudi et pouvait disposer en  plus , deux samedi par mois,  d'une salle et d'un espace en plein air au centre aéré de la Ville des Lilas, au pied du Fort de Romainville : le coût de l'adhésion en tant que membre était très modique , en revanche on me promettait de me donner des cours, basés sur le répertoire écossais, avec les recueils de partitions des Scots Guards, et je dois dire que la constance de cet enseignement , désintéressée,  ne se démentit jamais.


    Le jeudi suivant je vîns donc les voir et on me donna la liste de mes fournitures à acheter et l'adresse du commerçant vendant ces belles choses : il s'agissait d'une Librairie bretonne située dans le quartier Montparnasse  rue du Maine.


     Je m'y rendis entre midi et deux cet endroit étant à quinze minutes à pieds de mon bureau situé dans le VI° arrondissement : je m'y procurais un "practice chanter" et l'anche en roseau qui va avec , (c'est un instrument simple constitué d'un "chanter" et d'une anche permettant un doigté similaire à celui du grand instrument, mais l'air est insufflé directement par la bouche). Le son qu'il émet est discret.


    Le matériel était importé directement d'Ecosse.


    Cette librairie vendait et vend encore, outre ce matériel,  beaucoup de choses se rapportant à la Bretagne et au monde celtique en général : littérature, enregistrements de disques et cassettes à l'époque, CD aujourd 'hui, objets typiques.


    Le samedi suivant j'allais au centre aéré (endroit que je connaissais puisque j'y amenais mes enfants le mercredi matin avant d'aller au travail) cette fois avec ma cornemuse achetée l'année précédente : lorsqu'ils virent mon instrument, cela les fit rire, et je sus que je ne jouerai jamais dessus : il me disait que c'était une cornemuse pakistannaise ! Je devais m'en procurer une sérieuse, tôt ou tard.


    A partir de là, tous les jeudis je me rendais  au centre culturel rue Esther Cuvier avec mon "practice" et suivais assidûment les conseils que l'on me donnait : j'avais pour cela une méthode "maison", avec des suites de notes à travailler, des extraits d'air  écossais pour travailler la manière de toucher l'instrument, les enchaînements de notes, le style,  avec l'étude de l'ornementation, spéciale à cet instrument et j'étais chapoté bénévolement par différentes personnes : puis de temps en temps on jouait de concerts des airs simples que je devais commencer à connaître : notamment une suite d'air de type "March Strathspey  Reel" comme il est de coutûme de jouer dans les pipes bands. Je dois dire que j'étais un bon élève assidu et je travaillais tous les soirs chez moi pendant au moins une demi-heure l'instrument étant assez discret, en outre je l'emmenais au bureau, pour m'entraîner discrètement pendant l'heure du repas sur un banc au Jardin du Luxembourg tout proche de mon bureau, en évitant toutefois les gardiens du jardin car y faire de la musique y est formellement interdit.


    Il fallait cependant faire connaissance avec " l'instrument" apprendre à insuffler l'air dans la poche pour le faire démarrer, presser cette dernière avec  le bras tout en continuant à souffler régulièrement pour maintenir la quantité d'air, tout ceci en réglant la note des "drones" ou "bourdons", sur le si-bémol du "chanter" le faire  de préférence en face d'un mur pour avoir un rebond du son : il s'agit d'une habitude à prendre : je parle de celle d'être capable de faire évoluer ses phalanges sur le "chanter" de l'instrument tout en pressant le sac : d'une pratique assidue je mis cependant plusieurs mois à y parvenir à l'aide d'une cornemuse que l'on me prêta. Je pus par la suite me procurer un bon instrument d'occasion que j'achetai par l'intermédiaire de l'association, cependant il fallut changer la poche et je me rendis pour ça en voiture à Versailles chez un  membre d'un pipeband , plus important,  de la région parisienne et très spécialisé dans ce genre d'opération : il me changea ma poche en cuir, par une autre que j'avais acheté au préalable chez le fournisseur dont j'ai parlé plus haut : le montage d'une poche traditionnelle est quelque chose de fastidieux : le perçage du cuir aux différents endroits pour permettre d'y glisser les souches en bois qui une fois bien arrimées par un serrage à l'aide d'une épaisse filasse très solide accueilleront elle-même les bourdons et , le suttel (l'embout qui permet l'insufflation de l'air) la poche une fois montée, le montage de la souche du "chanter" plus délicat encore qui nécessite en plus d'un fil épais des cales roulées en cuir et surtout de la poix,  sorte de résine qui permet d'assurer une étanchéïté parfaite. Une fois montée, la poche doit ne pas se détériorer du fait de l'humidité du souffle dujoueur : on utilise pour ça un produit spécial "made in Scotland" de l'Airtight, très visqueux à base notamment de bore et de miel que l'on fait couler par la souche du "chanter" : ce mélange à la propriété d'assurer le maintient de l'étanchéïté  d'absorber l'humidité et d'assurer pendant un certain temps l'imputrécibilité ( au moins trois années). Il est toutefois grandement conseillé après un usage ponctuel prolongé de l'instrument de le démonter et suspendre pour laisser évacuer l'humidité de condensation.


    L'association faisait quelques sorties à l'occasion d'exposition de peintures ou autres et c'était l'occasion pour elle de donner des aubades : bien que je ne jouais pas encore, j'y allais cependant  avec eux, j'aimais bien.

    Mon intérêt pour l'instrument était grandissant et dès que je fus à même de le pratiquer je fus convaincu que mon entraînement devait être plus intense  ... à l'exemple de François, membre de l'association et qui était à mon avis le meilleur sonneur du groupe et pourtant il ne travaillait l'instrument que depuis 1980.


Problème,!   je ne pouvais pas jouer chez moi à cause du voisinage et des horaires et pourtant un entraînement hebdomadaire était largement insuffisant pour avoir une progression intéressante : je voulais vraiment m'exprimer avec cet instrument : j'étais et suis encore pris par sa sonorité particulière , sa technique ornementative et son répertoire qui me transportent à chaque écoute.

    C'est au début de l'automne 1986, à la rentrée, que  je décidai alors que je  m'entraînerai chaque jour sur l'instrûment lui-même : je n'avais pas le choix, je le ferai le matin sur les berges de la Seine : prenant mon travail vers 10 Heures, je jouerai pendant une demi-heure environ : c'était la seule manière pour moi de progresser. J'étais farouchement déterminé.

Parrallèlement je me construisais une petite bibliothèque sonore sous forme de cassettes audios et de 33 tours, avec les meilleurs interprètes solistes en la matière.

 

J'y ajoutais aussi des enregistrements du  répertoire irlandais car trois personnes de l'association pratiquaient aussi le tin whistle et le pipe irlandais dans une association du quartier Montparnasse.


    A deux pas de la station Châtelet , terminus de ma ligne de métro , je jetais  mon dévolu sur le quai des Orfèvres,  au bord du fleuve, sous une voûte du Pont Saint-Michel : dès le début j'appréciais la réverberation du son de la voûte sous laquelle j'étais et de temps en temps m'arrêtant un peu et allant à la lumière du jour je pouvais voir quelques gens pressés sur le pont se penchant toutefois curieux pour savoir d'où pouvait provenir ce bruit.


J'eus droit plusieurs fois à des commentaires tantôt chaleureux tantôt sarcastiques ou même hostiles : celui d'un avocat par exemple qui se rendant au "Quai" et se garant faute de place dans la pente d'accès au fleuve me félicita d'avoir choisi cet instrument, ou désobligeant d'un riverain, se plaignant que mon "bruit" répétitif, le gênait et il avait besoin de calme, car il était écrivain, ainsi que celui d'un étudiant demeurant dans une mansarde, en face rive gauche quai Saint-Michel : je l'empêchais de dormir : étrange quand on connaît le vacarme de la circulation parisienne !  J'eus droit aussi à la visite d'une jeune touriste belge qui faisait partie d'un pipeband chez elle et à laquelle je prétais mon outil, m'interpréta for bien une "marche" que je travaillais alors et qu'elle avait aussi à son répertoire et elle me donna à al fin quelques conseils.


    Je finis par comprendre  que ce n'était pas l'endroit idéal et je décidai que je m'entraînerai quai de l'Horloge, au pied de la Cour de Cassation et de la Place Dauphine toujours au bord de l'eau : là j' aurai la compagnie d'un clochard plutôt sympa qui viendra me voir régulièrement : c'était en fait quelqu'un de très bien qui venait pour m'écouter, enfin pour écouter l'instrument et avec lequel j'avais parfois des discussions d'ordre général très intéressantes.


    Plus haut, au niveau de la rue il y avait moins de passage et donc il y avait plus de calme. Un riverain qui promenant son chien tous les matins ne manquait pas de me saluer. Des passants en haut du quai et sur le Pont-Neuf mais qui s'habituèrent vite à ma présence et bientôt je fis partie du paysage matinal.


J'eus aussi droi un matin aux félicitations d'une femme écossaise qui passait par là faisant du tourisme !


    Les jours de pluie ou durant les matinées fraîches de l'hiver je renonçais ces fois là à mon entraînement quotidien,  mais malgré tout mon travail matinal accumulé, doublé le soir du travail au practice finissait par payer. Lorsque je venais aux entraînements le samedi, on me le fit remarquer et mon engin n'avait plus besoin d'être longtemps chauffé pour démarrer sympathiquement dans son grognement préalable.

    Durant les périodes de congés, allant toujours dans la famille de ma femme à Mazamet dans le sud du Tarn, j'étais dans un décor de rêve , celui de la Montagne noire : je pouvais alors m'isoler à quelques hectomètres de la demeure, en pleine nature sur les chemins escarpés, à deux pas de la route de Carcassonne où les hauteurs proches aidaient à la réverbération du son, j'imagine à la surprise des automobilistes : quel régal pour moi, j'étais mon propre auditeur,  à l'abri du vent en compagnie des oiseaux : j'ai plusieurs fois perçu que des merles s'entraînaient à répéter mes phrases musicales ... Je suis allé parfois m'entraîner bien plus haut, au village de Labrespy, vers la route des cîmes, à huit cent mètres de hauteur.

    Mais ceci je l'ai fait aussi les années suivantes et bien après aussi avoir quitté Les Lilas pour la région toulousaine ( fin des années 80) jusqu'au décès de mon beau père en novembre 1999.


    En 2001 je profitais d un voyage en région parisienne aux fins de voir Maman pour m'acheter une nouvelle poche en kévlar de conception australienne et qui tend maintenant d'ailleurs à se généraliser : le montage en est ultra simple quelques minutes suffisent contre plusieurs heures autrefois et sans risque de mauvaise manipulation et de plus le rangement de l'outil dans son étui est plus simple car le Kévlar est aussi fin et souple qu'une étoffe de nylon.

    A Toulouse je me suis  mis aussi à pratiquer la petite flûte irlandaise à six trous, avec une méthode adéquate, celle de Géraldine Cotter. J' ai des flûtes de  plusieurs tonalités, et donc de dimensions différentes  que j'avais achetées comme la méthode dans la même Librairie Bretonne rue du Maine quartier  Montparnasse.

 

MON pipe
 Ma cornemuse (my pipe)


 

    Ma première sortie en groupe eût lieu assez tôt  dans une petite ville de banlieue dont je ne me souviens plus, en plein mois de mai où il faisait assez chaud, nous en fîmes une aussi en juin 1986 pour l'inauguration de la Foire Saint-Germain à Paris dans le VI° arrondissement, une autre à Montparnasse dans la Tour pour une exposition de tableaux de peintres bretons, et la plus longue fut celle de juin 1987 durant le Carnaval de la Ville des Lilas première quinzaine de juin. Là nous jouâmes tout l'après midi donnant des aubades dans les rues de cette petite ville de banlieue.

 
    Malgré la présence de nouvelles recrues, l'association se dissolvait d'elle-même cependant, certains voulant reprendre leur libeté, d'autres par nécessités

professionnelles étant mûtés à l'autre bout du pays. De plus la Mairie vendit l'immeuble rue Esther Cuvier à un promoteur qui en fit des appartements mais ne prévut rien pour l'association dans les locaux du nouveau centre culturel situé au rond-pont Charles-deGaulle, l'ancienne Institution de Madame Gay.

MES DIX FLUTES ET MON LONG PRACTICE
Mes dix flûtes et mon Long Practice


 


    A l'heure actuelle en novembre 2011, le Le Paris and District Pipe Band  a élu son domicile dans des locaux situés dans l'ancien centre aéré et assure une formation complète en cornemuse écossaise et aussi en batterie écossaise à ceux qui veulent pratiquer en groupe ces instruments ce qui est une bonne chose.

    Les choses de la vie parfois graves ont fait que je n'ai plus pratiqué l'instrument depuis la fin de l'année 2001, cependant maintenant à la retraite j'ai une sérieuse envie de m'y remettre.



    Me revoilà revenu vingt trois années en arrière, où j'assisterai au cours d'un dîner organisé dans un petit restau troquet du quartier Montparnasse à un beuf irlandais un vendredi soir. Je m'étais inscrit à l'avance avec un copain de bureau, Michel, et je connaissais  l'initiateur du projet qui était le Président de l'Association des Lilas. Une copine de Michel nous avait rejoint.

    Nous entrâmes dans ce petit restau aux fenêtres protégées par des petits rideaux . De l'extérieur on aurait dit une petite auberge de campagne, avec son toit de tuile, un toit ancien qui contrastais avec la silhouette sombre  de la Tour Montparnasse située non loin de là.

 
    Dès l'entrée la musique de Liam O'Flynn  diffusée par des hauts-parleurs mettait une certaine ambiance. Le Président était au bar,  vérifiant les entrées et déjà il y avait pas mal de monde   les présentations se faisant à la bonne franquette.  Peter, un australien qui vivait à Paris et que les touristes connaissaient bien était là aussi : artiste peintre,  il jouait, en kilt de la cornemuse écossaise aux Jardins des Tuileries les samedis et dimanches, et  c'était un plaisir de l'écouter .


    A la bonne heure, il était là ! c'était parfait !


    Nous prîmes place , les tables étaient recouvertes d une toile cirée à petits carreaux rouges et blancs , apéritif. Les discussions allaient bon train : pas mal d'irlandais étaient là, ainsi que des bretons de la mission : le brouhaha allait crescendo .Soudain Peter, qui avait pris son instrument , enjambait les chaises et montait sur une table de service , enchaînant une série de "March, Strathspey et Reel" qui déchaîna l'ambiance qui devînt survoltée.


    Le repas servi était du gigôt à la menthe  : ....   délicieux ! 


    Peter avait pris place en face de nous, Michel la copine et moi, et de temps en temps Le Président circulait entre les tables car il connaissait tout le monde ... les discussions tout en mangeant et buvant allaient bon train, ça parlait de tout ... lorsque progressivement la voix sourde et grave d'un drône nous imposait de parler doucement et c'est alors que  l'uillean pipe suivi des autres instruments enchaînèrent successivement deux jigs "My Former Wife" et "Snug in the blanket" : il y avait en effet là plusieurs musiciens, animateurs de la soirée qui s'achèverait bien tôt le lendemain matin, avant l'aube ...  à l'intro esquissée par l'uillean pipe, cornemuse d'intérieur typique de l'Irlande , répondaient bientôt le fiddle, le hammer dulciner et le bouzouki, l'ensemble cadencée par le  martellement envoutant du bodhran.


    Ce fut une soirée et une nuit de musique et de danses qui se terminèrent à quatre heures du matin : je raccompagnais Michel par la rue de Rennes chez lui , rive droite rue Sainte-Anne. Il m'offrit un café mais bientôt je m'endormais littéralement : je pris donc congé, hélai un taxi qui me ramena  aux Lilas où j'étais seul, un samedi maussade de solitude commençait : heureusement que j avais ma musique pour me consoler.

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 21:36
Flanant à LONDRES dans Oxford Street avec ma soeur et mon frère nous rentrâmes chez un disquaire, boutique en tout point semblable à celles que l'on pouvait trouver dans le quartier Saint-Lazare à PARIS et où j'allais et irai encore souvent durant ces années, à la recherche éperdue de quelques choses de nouveau et passionnant pour "mon" oreille.

Farfouillant au rayon classique, je tombais en arrêt tel un chien de chasse sur un coffret de la marque Decca contenant en trois disques L'Or-du-Rhin qui est le prélude de la Tétralogie , de Richard Wagner, les autres oeuvres de la suite étant dans l'ordre du déroulement de cette "saga" : La Walkyrie, Siegfried, et le Crépuscule des Dieux.

Maman m'avait offert, cette même année, au mois d'avril 1967 "La Walkyrie",  dont je connaissais depuis, l'ayant écouté et réécouté,  les grandes lignes musicales par-coeur, ainsi que la subtilité du livret, celui-ci étant joint dans le coffret, rédigé dans la langue originale l'allemand, et bénéficiant aussi de sa traduction en français, ainsi qu'en anglais d'ailleurs.

De retour à PARIS, j'achetais chez mon disquaire favori ce coffret repéré à LONDRES, dans l'interprétation qu'en fait  Georg Solti.


Un accord de mi-bémol majeur  envoutant, chaud , rassurant et se déroulant à l'infini dans tous ses aspects comme ces vers de Baudelaire :

                    Homme libre, toujours tu chériras la mer!
                                 La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
                                 Dans le déroulement infini de sa lame,
                                 Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.


                                                 
La première strophe de l'Homme et la mer.


Je me retrouvais alors quatre ans plus tôt, avec Elisabeth et Francis sur un grand bateau de plaisance, le "BERLIN" sur le Rhin romantique, entre Coblence et Mayence, au milieu de ces falaises recouvertes de forêts sombres, parfois couronnées de "Burg" chateaux médiévaux dont chacun était chargé d'une histoire épique ou sombre, le bateau circulant bien au milieu du fleuve pour éviter les écueils et les brisants tels que ceux aux alentours du fameux rocher de la Lolereï, dont les sirènes poussaient à la perdition les marins passant à ses abords.

Ces lieux évoquaient les légendes germaniques, Wotan, les Walkyries, Siegmund, Siegfried, Albérich, Les Filles du Rhin, l'Or du Rhin, le Walhalla le fameux chateau de Wotan, construit pour lui par les deux géants Fafner et Fasolt ...

Cet accord de mi-bémol majeur, c'est l'accord primordial, le monde permanent et éternel d'avant l'Histoire symbolisé par ce fleuve dans lesquels s'ébattaient depuis l'éternité les Filles du Rhin, gardiennes de l'Or, qui était convoité et qui sera volé, ce qui allait être à l'origine du début et de la fin du Monde, de la création du processus qui allait créer l' Histoire des hommes.

Le vol, la cupidité et le désir     de puissance sont les moteurs du Monde.

Le Monde ancien disparaîtra par l'anéantissement, seul subsistera l'Amour capable de créer un Monde nouveau.

Telle est je crois dans cette Oeuvre, la Pensée profonde du compositeur.

Qu'en pensez vous ?

A bord de ce bateau un personnel zélé .

Nous traversions des lieux,  dans ce paysage grandiose,  aux noms très pittoresques tel que celui de la petite ville de " Bacharach" à la prononciation très particulière.

L'arrivée se fit en fin d'après-midi à Mayence dans un paysage assagi.

     
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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 02:34
Des musiques me trottent dans la tête, parmi celles que composa  Maurice Ravel, les pièces de Ma Mère Loye et du Tombeau de Couperin, que nous écoutions souvent à la maison quand nous étions petits et que je me suis procuré plus tard pour les réécouter.

J'associe souvent ce regain d'intérêt pour ces deux oeuvres au moment où, en 1981, un lointain cousin de mon père, me relança dans mes recherches généalogiques, et quand, pour appronfondir ces dernières, j'allais plusieurs fois dans le Laonnois, les petits villages de la vallée de l'Ailette,   où je fis connaissance près de l'église de LIERVAL ,

 
 Septembre 1982, l'Eglise de Lierval cliché personnel


très vieille église datant du Moyen Age, mais reconstruite dans son style après la Guerre de 1914-1918, d'un vieux couple habitant juste à côté, dans un décor champêtre où quelques jolis chevaux dans un pré tout proche avaient spontanément accouru vers nous, curieux, alors que derrière nous se dessinait, voisine de quelques kilomètres, la Montagne de LAON couronnée de sa cathédrale.

 

 près de l'Eglise de Lierval et de la maison de nos hôtes, en septembre 1982 cliché personnel


Ces gens qui étaient très gentils nous offrirent un café et nous parlèrent de leurs souvenirs : le vieux Monsieur avait sur sa cheminée des débris de météorites qu'il avait trouvé un jour dans un champ, non loin de là.

 
l'aspect typique de beaucoup des toits des maisons du sud du laonnois
même période cliché personnel

C'est un sentiment de renouer avec des racines ignorées et de replonger dans mes souvenirs d'enfance : un retour vers un lointain passé.

Au fond, la maison de nos hôtes ... cliché personnel.

Mais ces musiques me sont spontanément revenues en tête, malgé moi : j'ai souvent d'ailleurs constaté ce phénomène : j'associe des musiques à des moments de ma vie, pénibles ou gais, et ceci sans sollicitation de ma part : ça se fait tout seul, et c'est au bout d'un certain temps que la prise de conscience de cette association s'effectue.

Ayant dû remonter assez loin dans mes recherches généalogiques, ce retour vers un lointain passé colle assez bien avec l'évocation du Classique Français faite par Maurice Ravel dans le Tombeau de Couperin, la recherche de cette pureté musicale qu'il a parfaitement atteint.

Quant à Ma Mère L'Oye, c'est la fantasmagorie de l'enfance qui ressurgit dans cette remarquable évocation des Contes de Perrault.
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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 01:20
Pins de la Villa Appia

La Via Appia bordée de ses pins magnifiques, les collines caressées par un soleil étincelant, une légère brise fait frissonner la nature ... tout semble calme.
Cependant, cette douce harmonie est tempérée d'un bruit de fond étrange et  lugubre qui sourd  de l'horizon, comme un malaise ... c'est un grondement vaguement rythmé traversé d un son aigüe, dissonnant, inquiétant, comme si les grands pins, cordes d'une harpe naturelle, vibraient étrangement au rythme du vent.
Une douce mélopée d'un hautbois mélancolique lissant cette marche hachée ondule sur les doux reliefs de l'horizon ... dans le lointain, quelque chose s'anime, comme une caravane interminable traversant éternellement le champ lointain de la vue.
Parfois le lugubre reprend le dessus, joué par le clair-obscur des nuages masquant par instant le soleil, teintant de noir les pins, assombrissant le son.

Maintenant le rythme s'affirme, c'est une marche rapide et puissante

Des sonneries de buccins retentissent, issues d'un fond sombre puis s'harmonisant à l'unisson en majeur sur une note fière, puissante, optimiste, pleine de force et déterminée, laissant voir les milles rangs d'une puissante armée, gainée de cuir et de fer, bardée de boucliers, de cimiers rouges et blancs.

L'harmonie des cuivres est rythmée par mille timbales graves martelées brutalement dans un fracas assourdissant et colossal.

La vérité éclate sous le soleil étincelant :

A présent brillent comme cent milles feux, les fers des cent milles lances miroitant sous  le soleil , l' Armée de Rome arrive vers le Capitole, auréolée de gloire, pour un Triomphe qui sera fait à César, vainqueur de ces ennemis.


Pins près d'une catacombe.


Ces grand pins se balançant, une athmosphère étrange, envoutante et religieuse nous saisit : de cet endroit émane une sorte de crainte et de
fatalité.
Sourd des profondeurs de la terre une longue cantilène,
une plainte teintée de nostalgie ,  l u g u b r e   , qui touche notre coeur et coule comme
une rivière de larmes.

Notre regard se réfugie vers le ciel cherchant pour notre âme submergée de terreur un secours.
Une sourde plainte du tréfonds de la terre : les souffrances des morts chargés de leurs péchés ignobles ; elle va crescendo en un cri
assourdissant, formé à l'unisson des cris de milliers de douleurs déchirant et réunis, réprimée brutalement du coup de masse de la certitude du
désespoir total et éternel.

Puis la rumeur insoutenable s'estompe se transformant en un espoir calme : tout sera pardonné.

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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 01:05
J' ai assisté le 8 Mars 2007 au Théâtre du Capitole de TOULOUSE, en soirée, à une représentation merveilleuse de ce Drame musical de Richard WAGNER.

J'eus l'idée d'y aller et d'y aller accompagné, en regardant le panneau d'affichage du Théâtre, à l'angle de la place du Capitole et de la rue du Poids de l' Huile, une semaine auparavant.

J'étais enthousiaste, à l' idée de revoir cette oeuvre, à la représentation de laquelle
 j'avais assisté à l'Opéra de PARIS, en 1966, avec ma soeur ,

Je ne possède malheureusement pas l' Intégrale : uniquement des extraits tirés du Festival de Bayreuth, avec Birgitt Nilsson dans le rôle d' Isolde, Wolfgang Wingassen dans le rôle de Tristan et Christa Ludwig dans le merveilleux rôle de Brangaine.

La représentation commençait à 18 heures, et il était prévu que nous sortirions après  Minuit, deux entractes inclus et le premier devant nous servir à prendre une légère collation.

Si je connais bien l'Opéra de PARIS, pour y être allé quatre fois, en revanche, depuis dix sept années que je demeure à TOULOUSE, je n'avais jamais mis les pieds au Théâtre du Capitole, ni à la Halle aux Grains !

J'avais reçu mes billets par la Poste, en temps et en heure, et pris, ma demi-journée de RTT mensuelle.

Puis,  nous nous préparâmes pour assister à ce Grand-Oeuvre !

Quant à moi, j'avais mis mes plus beaux atours, ciré mes pompes, et passé une cravate !

Mon épouse n'eut pas de mal à se faire une beauté !

Nous nous rendîmes au Théâtre,  à pieds : une petite ballade de 900 mètres, guère plus.

L'air était frais, et le ciel bleu nous accompagnait, nous nous tenions bras dessus - bras dessous, arrivant sur la Place que nous traversâmes en diagonale, rejoignant le Théâtre, dont la façade, rayée blanche et rose renvoyait aux alentours la lumière du soleil.

Il y avait déjà du monde à l'entrée,  et toutes les autres représentations postérieures étaient désormais complètes.

Nous rentrâmes donc dans le Théâtre après avoir fait vérifier nos billets : je fus surpris par  l'exigüité de la salle, tout en suivant l'ouvreuse qui nous désignait nos places.

Nous étions à l'orchestre, une dizaine de rangs avant la fosse, en contrebas de la scène : nous étions très bien placés.

Le brouhaha habituel des spectateurs, et des premiers sons instrumentaux, violons, violoncelles , contrebasses, cors, hautbois, clarinettes, s'amplifiant au fur et à mesure que les instrumentistes arrivaient, puis bientôt, après qu'un hautbois eût donné le "la" ,  ce fut un véritable concert avant l'heure : comparable à un sous-bois résonnant d'une multitude de chants d'oiseaux ! des trilles, des roucoulades, le chant des violons semblables à celui du vent caressant les ramures des hautes futaies, alors que les lourdes lames de la mer vertes et grises dénouaient vers nous à l'unisson des cordes, l'amertume de leur écume.

Puis un court silence, rompu par un tonnerre d'applaudissements : le Chef arrivait Monsieur Pinchas STEINBERG spécialiste de WAGNER qu'il dirigea déjà plusieurs fois au Théâtre du Capitole;

Puis les lumières de la salle s'éteignirent au fur et à mesure que le brouhaha cessait : le Maestro leva sa baguette, et le fleuve musical commença à s'écouler, envahissant notre cerveau, gagnant notre coeur pour l'étreindre d'une émotion difficile à décrire !

Je reconnaissais chaque note, chaque phrase musicale, de ce prélude, redoutant la prochaine, me cramponnant à mon siège  pour me maîtriser  : puis j'essayais de garder mon calme, de dominer l'émotion qui allait venir à nouveau, alors qu'arrivait le paroxysme de la Musique, moment d'intense émotion de cette oeuvre d'art ciselée avec le coeur.

Ce prélude est à lui seul un résumé du Drame, et nous fait passer par la passion déchirante qu'éprouveront l'un pour l'autre les deux amants.

La mise en scène, remarquable, était très dépouillée : à la fin du Prélude, sans transition, les protagonistes étaient là, sur ce bateau ramenant au Royaume de Bretagne Isolde du Royaume d'Irlande promise au Roi Marke, comme un tribut .
Un menu défilant en Français assurait au public une parfaite compréhension de l'action, le livret de l'oeuvre étant en Allemand.

Puis au deuxième acte durant la nuit d'Amour des deux amants pris d'une passion éperdue l'un pour l'autre à cause du philtre d'amour, qui aurait dû être un philtre de mort, le merveilleux chant de Brangaine, la servante, qui par deux fois avertit les amants de l'arrivée du jour qui les désunira.

C'est à mon avis, avec la Mort d'Isolde (Mild und Leise) un des plus beaux chants de l'Art Lyrique de tous les temps.

A la fin de la représentation, ce fut un tonnerre d'applaudissement pendant plus de vingt minutes et des bravos ! tellement le spectacle avait été poignant.

Les artistes les plus remarquables étaient  Janice Baird, dans le rôle d'Isolde, et Janina Baechle dansle rôle de Brangaine, la servante dévouée.

Le rôle de Tristan était très bien tenu, ainsi que celui de Kurwenal, son fidèle écuyer, et la palme revient bien sur aux rôles de Janice Baird, voix tour a tour douce et puissante, pathétique, ainsi que le rôle de Brangaine, voix surgissant dans la nuit, irréelle !

La direction de l'orchestre fur remarquable !

Nous regagnâmes la Maison, j'étais tout tremblant et ému de ce spectacle merveilleux.

Voici la distribution :
Tristan : Alan Woodrow
Le Roi Marke : Kurt Rydl
Isolde : Janice Baird
Kurwenal : Oliver Zwarg
Melot/ un marin : Christer Bladin
Brangaine : janina Baechle
Un berger : Alfredo Poesina
Un timonier : laurent Labarbe
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