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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 01:28

En ce printemps 1918 , Rémi accompagnant  des officiers  des sous officiers et un aumonier militaire se rendait dans cette église à présent en ruines, témoin muet de ce conflit monstrueux qui durait depuis quatre ans.
Le soleil chauffait les pierres qui elles mêmes restituaient aux visiteurs la chaleur.

 

Remy-HENRY-7-1918-Serres-MetM-Avec-d-autres.jpg

 Rémi, à gauche les bras croisés, en mars 1918 dans les ruines de Serres (cliché familial)

 

 

Tel un Drakkar funeste
Drossé dans les récifs
Une ombre infernale
Aux cornes hérissées
Sur ses pieds dansant
Epouse les aspérités
Des ruines encore dressées
De ces lieux  consacrés

 

(vers perso)

 

 


Des plantes et fleurs sauvages poussaient ça et là, indifférentes aux malheurs des hommes et à leur cruautés.

Rémi s'assit  sur des marches près de ce qui avait été un autel : il se souvenait alors des temps anciens, depuis sa jeunesse  jusqu'à la veille de la guerre dans sa chère ville de Reims où  organiste à l'église Saint Jacques , il assurait aussi le service de l'orgue de choeur de La cathédrale,   remplaçant aussi  le titulaire des grandes orgues, souvent absent.

Remy-HENRY-Juillet-1918---SERRES-MetM-copie-1.jpg
 Rémi au chevet de la cloche mars 1918 (cliché familial)



Il pensait à sa famille, à sa soeur et à sa mère, cette dernière partie pour toujours un an plus tôt.
Il savait qu'il la retrouvera au Ciel un jour en compagnie de son père, ce saint homme si pieux, si dévoué à son pays, sa famille et à sa ville.
Il pensait aussi à son jeune frère parti trop tôt à l'âge de trente ans cela faisait presque neuf ans,  en mai 1909, dans des circonstances mystérieuses.

 

JosephHENRY-fr-re-de-R-mi-fils-de-GUSTAVE-HENRY.jpg
 Joseph, frère cadet de Rémy, quelques temps avant sa mort, en 1909, chez ses parents, à Reims

 



Il s avisa de la présence d'une cloche  de l'église qui avaient été récupérée et juchée sur des supports provisoires.

 

R-mi-HENRY---SERRES-Jul-1918-copie-1.jpg
  Rémi au chevet de la cloche mars 1918 (cliché familial)

 

 

Tapant sur la robe à différents endroits, il essaya d'en tirer des sons,  comme pour retrouver une mélodie qui trottait en sa tête, mélodie inspirée de la consécration désolée des lieux, où se mêlaient les sentiments de l'horreur de cette guerre qui avait anéanti ce village situé à l'est de Nancy  et au nord de Lunéville, dans les deux premières années du conflit.

 

 

AURIAC SUR VENDINELLE ALENTOURS
 Un paysage que Rémi aurait aimé : Auriac sur Vendinelle en janvier 2011, par temps de gel, cliché personnel


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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 01:38

Il faudra que j'arrive un jour à faire le lien d'une part entre mes données généalogiques familiales les plus anciennes , côté maternel ,  qui trouvent leurs racines en Lorraine,  et d'autre part les personnages cités dans la transcription d'un parchemin aujourd'hui perdu.


Ce document original avait été recopié en écriture cursive contemporaine par un chartiste et, d'après ma grand' Tante,  il était dans les papiers de famille depuis  sa rédaction, c'est-à-dire depuis l'année 1370.
 
Il était paraît-il en assez bon état , quoique  racorni en son centre, et quasiment illisible pour un de nos contemporains du fait de la différence d'écriture.

 

Je ne l'ai jamais vu.

 


Les données généalogiques les plus anciennes , rassemblées par mon arrière grand-père Gustave et mon grand-oncle Joseph m'amènent à Doncourt, ville située à onze kilomètres au sud ouest de Longwy , en plein   dix septième siècle.  Des patronymes : Henry, Gillot, Perrain, Donnay, Blanchetete, Evrard ... Des "occupations" : laboureurs, Maire, synodal,,, rien d'extraordinaire, mais tout ça demande à être approfondi car on peut toujours  faire des découvertes captivantes en fouillant soi-même.

Malheureusement les archives  de la Meurthe et Moselle , en ligne, sont d'accès payant  ce qui n'est pas sympa pour les chercheurs amateurs .

La Mairie de Longwy,  a bien voulu me donner quelques renseignements :  le document intéresse le Mont Saint-Martin, que les paroisses de Longwy et des environs dépendaient du diocèse de Trèves, mais  malheureusement toutes les archives du Mont-Saint Martin ont brûlé en 1966 et que rien n'a pu être sauvé.
Par ailleurs il m'est dit aussi que "l'an 1365 correspond à l'époque où la pierre a remplacé le bois dans la construction , et,  la tuile,  les toitures de chaume",
aussi que la ville de Longwy fut vendue en 1370 à Venceslas duc de Luxembourg et Roi de Bohème pour financer le paiement de la rançon de Robert 1er de Bar, fait prisonnier par les Messins en 1368, à l'issue d'une guerre entre le Duché de Bar et Metz.

Voici la copie que j'ai faite de la transcription que l'on m'a donnée, d'après ce fameux parchemin qui a disparu : il s'agit d'une reconnaissance de dette avec obligation :

 

Saichent tuit qui cest present escript veront et oront que par devant Rynuwin filz Werrion Rossignon qui fuit majour de Lonwy, Jacomin Parpilleit, Collignon Marmaistrez, Jehan Cuenaymme, Henry de Hallensey restaurier le petit Colin de Longwy qui fuit et Jehan Vallet, eschevins de Lonwy vint et comparuit en say proprez persone pour cette chose especialement, homs religions et discreis messire Guillamez de Reims, priourz dou prioreit dou Mont Sainct Martin devant Lonwy, sor ceu qu'il approchoit  Colignon , filz Jacomardz lou corvisier dou dict Lonwy, pour une certaine rente de douze nies gros tournois d'argent et aultres rentez et profis dehus ai luy priour et ai son dict prioreit par vertuit d'une lettres scellées dou tabellion de Lonwy et par certaine ordonence et devise de Jehennote lay beguine de Lonwy qui fuit,  fille dou dict Jacomard et suer au dessus dit Collignon, de luy queile dicte rente ly dit Collignons  qui luy choze tient se vouloit exempteir et estoit rebellez  d'ycelle paier et pour ceu le fist ly dit priours citeir et trienez et empertait sur lui contumace.
Ces choses en faict per lou conseil et moyen de bonnez gens, cy devant dis Collignons est venus et comparurent personeilement, de son plain greit, et ait recognut, ensemble avec luy Jehennete  sa feme auci tesmoignans et affirmant pour caulz et lour hoirs par devant lay justice des nommeie d'un commun acordz et assentement, les devant dis douze gros devoir et  esle tenus rendre et paier ai tous jours maix au dict priour et ai ses successours qui seront après luy priours dou dict prioreit, d'éritable et perpétuel cens chaseun du son luy, pene dou double, son luy maison, meixez, jardin et proprins contenus et son speciffiés  cus dictes lettres dou tabellion sur ceu faictes, et per lay meniere et au jour auci c'on doit lay dicte rente, sens riens dire ne alegueir  en contre ainulz jours maix, per eulz ne per lour dis hoirs, et veulent et ont acordeit ly dis Collignons Jacomardz  et say dicte feme dez maintenant pour eulz et leur dit hoirs, par devant lay justice j'ay dessus dicte, que les dictes lettres dou tabellion avec cest présent escript d'arche, ad lay conservation dou dict priour et son prioreit et pour lou profit et bon droit de say dicte esglize et pour acomplir l'ordinance, devise et testement de lay dicte Jehennete, beguine qui fuit, soient et demourent permenablement en lour bonne innovation ne aucune action transmueir qui les dictes lettres et escript puissent en riens prejudicier ; en renuncent auci expressement ai tout ceu qui en cest fait paroioudier et valoir au devant dic conjoins ou ai lour hoirs ou temps advenir, en allant contre les chozes et odrinencez j'ai dessus dictes, et au dict priour ou ai son dict prioreit greveir et nuyre, lez queilez dictes chosses et convenances j'ai dessus dictez entièrement ly dis conjoins pour eulz et lour dis hoirs doient et ont promis ai tenus pour tous jours maix, fermement, sor l'obligement de leur biens, pertout et per lour fys fienciiez, données corporelement en main de lay dicte justice en leuz de sacrement et encor de ceu faire et tenir en lay menière que dit est dessus ; sont estaublis pleyez et rendours chascuns pour le tout Jacomardz le corvixiez, peirez dou dict Collignon, et Thomassins Jacomardz, ses filz ; pour tesmoing de veriteit en fuit mis cils présens de lour dis pleyes et rendours auci, qui en ont obligiet leur biens, se deffaulz y aurait en tout ou en partie pour vendre et despendre per lay meniere qu'il y appertenoit en l'arche de lay dicte ville de Lonwy au profit dou dit priour et en la sacristie de say dicte esglize.
Fait et donneit l'an mil trois cent soixantez et deix oze jours au moys de junet.

 

 

 

Exactitude de l'orthographe non garantie !

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 00:57

En 1789, à l'âge de 19 ans, preneur de la Bastille ( sa médaille), François-Nicolas fut trois ans plus tard volontaire au 11° bataillon de Paris, dit de la République, 8ème Compagnie comme fusilier.

Ce 11e bataillon fut constitué à Paris même et caserné au collège de l'Egalité (collège, puis Lycée Louis Le Grand, en haut de la rue Saint-Jacques dans le 5e Ardt de Paris) après qu'il fut procédé à l'élection toutes compagnies réunies de leurs deux lieutenants-colonels.

Comme l'invasion fut repoussée avant la fin de sa formation définitive, le 11e bataillon de Paris fut destiné alors à une expédition  aux colonies, aux Amériques, aux Isles du Vent (Antilles).

Parti de Paris en décembre 1792, marchant et stationnant de villes en villes, , passant à Versailles, Verneuil, Alençon, Mayenne, Laval, Rennes, Montauban de Bretagne, Morlaix, Landivisiau et Landerneau
 où dans cette dernière ville des signes ostentatoires de l'Ancien Régime n'ayant pas été détruits, les volontaires parisiens s'en chargèrent.
(La nuit même des aristocrates locaux furieux assassinèrent un officier du bataillon en le précipitant dans la mer.)

Le 11e bataillon parvînt à Brest le 1er janvier 1793, formant le principal corps de garde du port et attendit jusqu'au printemps son embarquement : mais dès le mois de mars, il dut faire face  à l' insurection catholique-royaliste.
Il s'illustra alors à Lamballe,à  Nantes puis en Vendée (campagne d'Outre-Loire) et en  Bretagne notamment dans le Morbihan sous les ordres du général Hoche, jusqu' à la pacification.

Quant à notre François Nicolas , il embarqua avec une  partie du 11e bataillon de Paris  sur  le Téméraire le 20 mai 1793.
Ce bâtiment , et aussi le Suffren , sur lesquel étaient également embarquée une autre partie des volontaires du 11e bataillon de Paris, fit partie de l'escadre de Villaret-Joyeuse et prit part aux terribles combats des 28, 29, 30, 31 mai et 1er juin 1794 (13 prairial an 2).
Ces combats opposèrent  la flotte anglaise de l'Amiral Howe à la flotte française commandée par le contre Amiral Villaret-Joyeuse qui subit la perte de plusieurs bâtiments, néanmoins la Convention à Paris décreta que ce fut une  victoire, ...   les  anglais aussi.

A cette occasion, le poète André Chénier écrivit les vers suivants (le Vengeur fut un des bâtiment détruit par les anglais) :

" Lève-toi, sors des mers profondes,
Cadavre fumant du Vengeur
Toi qui vis le Français vainqueur
Des Anglais, des feux et des ondes.
etc ... "


Notre François-Nicolas ne figure pas sur la liste des tués ou blessés, ni sur celle des prisonniers.
Les Anglais étaient là car leur but  était d'empêcher par tout moyen l'arrivée à Brest d'une immense flotte de 127 bateaux en provenance d' Amérique, chargée de vivres, principalement de farine  et diverses marchandises : cet immense convoi était protégé par une flotte de combat française commandée par un vétéran des mers , ancien corsaire, le contre-amiral dunkerquois Pierre Jean Van Stabel.

Ce dernier déjouant leur surveillance réussit à gagner Brest le 13 juin 1794 !

Depuis 1789 la famine était endémique  en France, mauvaises récoltes, et  ne voulant pas échanger contre de la monnaie de singe (les assignats), les paysans ne voulaient plus vendre leur récolte : l'échec de ce ravitaillement aurait pu mettre la Révolution en péril.

sources." (les volontaires nationaux pendant la Révolution par Ch. L. Chassin et L. Hennet) site internet de Gallica.
et
Wikipedia sur la biographie de Pierre Jean Van Stabel.


Les archives départementales de Paris reconstituées m'ont permis de retrouver ta naissance le 6 septembre 1770 , et tes parents sont bien ces Liégeois venus quelques années plus tôt s'établir Faubourg du Temple, j'ai aussi trouvé ton mariage le 15 février 1806 où ta profession est "ouvrier en instrument de mathématiques" tandis qu'à la naissance de Clémence Joséphine ta dernière fille, en 1820, tu es "mathématicien" et tu habitais alors au 10 rue des Hauts-Moulins.

 

Je suis un de tes arrières-arrières-arrières petits enfants

 

 

VIVIERS 3



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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 01:36

Voilà grace à la mise en ligne des archives, je suis à nouveau dans l'aisne, sur les villages de Lierval, Monthenault, Trucy, Colligis , Neuville sur Ailette, Pancy, mais aussi Mons en Laonnois, Chaillevois, Royaucourt, Vaucelles et puis plus haut ceux d'Achéry et de Mayot.




Les écritures des curés, surtout au XVI° siècle sont difficiles à déchiffrer, parfois aussi il y a des lacunes : les documents sont perdus définitivement, soit par perte accidentelle, soit du fait des guerres : ainsi la ville de Soissons a été gravement endommagée lors de la campagne de France en 1814.


C'est ainsi que l'on ne trouve plus de document  concernant Ostel ou Soupir antérieur au XIX° siècle, et que les tentatives de reconstitution avec l'aide de l'évêché de Soissons n'apportent quasimment aucune aide.


Parfois il y a heureusement de vrais mystères : aucune période ne manque, mais on ne trouve pas une naissance, un mariage, un décès, qui pourtant devraient se trouver là !


On trouve aussi parfois la relation d'évènement faite par le curé, car ils sont en relation directs avec un acte à transcrire, un décès,

Comme ceux-ci au début du dix-huitième siècle :

" Ce vingtième jour d'aoust est décédé Pierre Carbonneau pastre étant mort de la rage causée par la morsure d'un loup enragé qui en se défendant contre pour sauver et remanger sa proye qu'il vouloit, enfin après s'être bien defendu contre celoup enragé jusqu'à l'avoir pris entre ces bras et l'avoir terrassé à grands coups e bâton, il le fait mourir et en ayant été mordu à la main qu'il dégage de la gueule du loup avec le bout du baton , il en devint enragé avant les 40 jours expirés et mourut le 4ème jour de la rage après avoir été confessé dans son consentement  et fut enterré le lendemain dans le cimetière de cette paroisse en présence de sa femme et des paroissiens et paroissiennes par moy curé soussigné."

...

Ce vingt sixième octobre a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse une vieille femme étrangère trouvée morte dans le chemin du Routy des Vaches     qui conduit aux patûres de la plaine par Jean Lanois habitant de ce lieu allant au matin charrier au dessus dudit Routy laquelle a été veu par plusieurs personnes sur la place ou elle esté décéder ou elle avoit passée la nuit la dame de Chaillevet en ayant estee adverty pour y procéder par  sa justice a la levée du corps a dit qu'il la falloit mettre en terre sans autres formalités c est ce qui a été fait par moi curé soussigné en présence de  Nicolas Dorez sindicq et de Nicolas predhome quil l'ont inhumé lesquels ont tous signés aucq moy et le clerc de ce lieu ces mêmes jour et an susdits à loger les deux nuits précédentes chez ledit Jean Lanois se disant estre malade et donnant quelque connaissance quelle estoit de Soissons y demeurant ou elle avoit toujours vécu et ayant monseigneur cousin prêtre et chanoine de Saint Julien à Laon pour parent ayant aucq elle un chapellet pour marquer La Religion et a estié veuë par nous."

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 00:46

A ce coin de l' auxerrois que je parcourus en vélo en septembre 1972, puis plus tard en balade en voiture, cette fois accompagné par ma femme, les lieux de Saint-Fargeau, Vézelay, la Puisaye qui est le pays de Colette, j'ignorais  que je m'y interesserai pour une autre raison   : c'est qu'il semble bien, et je dirai même  qu'il est quasi-certain qu'une partie de mes aieux en soit issue.
Il s'agit d'un village, celui de la Cour barrée, près d'Escolives-Sainte-Camille, au sud d' Auxerre, dans un pays de vignes : d'ailleurs non loin de là se trouve le village de Coulanges-la-vineuse.

Là, une famille  depuis au moins le milieu du XVII° siècle se perpétue, jusqu'à arriver en remontant vers le présent à la naissance d'une Marie-Magdelaine en 1782.

On retrouve cette dernière mariée à Paris, avec le fameux François Nicolas , médaillé de la Bastille (il avait 19 ans en 1789), et qui fut deux ans plus tard volontaire parisien en 1792, quand la Patrie fut en danger :  Volontaire engagé au 11ème Bataillon des Lombards levé en 1792, 8ème Compagnie.

Je pense que son mariage avec Marie-Magdelaine attendit qu'il se fut rangé des voitures, soit en 1802, soit en 1807 à trente deux ou trente sept ans : marié, il put peut-être quitter l'armée de l'Empereur ?

Quelques années avant sa mort, le couple quitta le 4 rue de la Colombe près Notre-Dame où il avait fait baptiser en 1807 son fils Louis, pour s'installer dans le village de Passy, non encore annexé à Paris.
Il mourut au début de l'année 1846 à 75 ans, et Marie-Madeleine le suivit dans la tombe quatre années plus tard, à Passy.

Je me suis posé la question de savoir pourquoi cette aïeule avait quitté sa Bourgogne natale pour Paris où elle rencontra pour se marier avec lui le fameux François Nicolas .

Dans cette recherche généalogique, un nom mal déchiffré  par un autre généalogiste amateur  m'a servi de fil d'Ariane, à Paris. Le nom : Tuher/hicher : le slash signifie que le généalogiste hésite entre deux versions et je pense qu'aucune des deux versions n'est la bonne.


Je sais maintenant qu'il s'agit du patronyme Lecheyre écrit Lechair à Liège.


J'ai décliné  un grand nombre de versions possibles de ce patronyme incertain : il s'agissait en effet de trouver le nom de jeune fille de la mère de François Nicolas, lorsque tous habitaient près de l' Enclos du Temple, à Paris.

J'espère être en possibilité bientôt de percer ce mystère.

Dans cette recherche permanente  mon attention fut attirée par un acte  datant de 1776, à Escolives dans l'Yonne : l'acte de baptème d'un certain Richeterre , fils du jardinier au Chateau de Saulce, dont le propriétaire est un Néerlandais , un certain Jacques Antoine Vandervrecken, doyen des avocats du Conseil Souverain de Gueldre, diplomé de la Faculté de Louvain.


C'est la signature  du père,  le jardinier qui attira mon attention : signature "Richter".



Voulant approfondir, j'ai recherché tous ces patronymes dans les fiches de l'état civil reconstitué de Paris ( état civil antérieur à 1860, détruit en 1871    lors de l'incendie de l'Hotel-de-Ville).

Et ô miracle j'ai retrouvé les fiches de décès avec les prénoms exacts  des gens du Chateau de Saulce d'Escolives dans l'Yonne, à Paris à commencer par celui du juriste, décédé en 1794.

Je suis donc en droit de supposer que Marie-Magdelaine , dont le sort était lié à celui des habitants et serviteurs du chateau se retrouva à Paris, pendant la période révolutionnaire pour les mêmes raisons  et qu'elle y vînt avec eux.


Reste à déterminer les circonstances objectives de leur rencontre : proximité des résidences ?


Vandervreken connaissait-il la famille Vanderplace ?


Le reste des recherches m'amène vers la ville de Liège et il semble que c'est là qu'habitaient les aieux de François Nicolas : c'étaient des artisans ou des maîtres artisans : peintres, serruriers.

J'en ai trouvé un autre aussi, Mathieu, né dans la Belgique actuelle, vieux Corsaire (54ans) à bord de la Fortune, capturé par les anglais aux Antilles, en 1800, et emprisonné par eux à Chatham, dans l'estuaire de la Tamise : il dût y rester longtemps, jusqu'en 1814 !

 


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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 00:54

Errant par un temps gris,  froid et gibouleux, au ciel venant de la mer parcouru par des vaisseaux de  nuages de glaces soufflés et poussés par un vent lugubre qui disaient que l'hiver est encore là , je marchais sur tes pas, à ta recherche, devinant ou imaginant qui tu étais.

Le quartier de Notre-Dame était noir de monde en ce jour de pâques et le monde entier était aux pieds des tours de la cathédrale, circonvolant en une queue serpentine sur la place du parvis à travers une marée humaine cosmopolite.

 

 

  QUAI AUX FLEURS
 QUAI AUX FLEURS DEPUIS LE PONT SAINT-LOUIS : la rue de la Colombe touche le quai au niveau du point d'inflexion de ce dernier, là ou un arbre encore dénudé essaye de masquer une façade blanche. Au fond le pont d arcole et plus loin la Tour Saint-Jacques, rive droite.

 

Toi tu étais dans mes pensées, fortifiant ton image à mesure que je découvrais les lieux où tu avais passé une bonne partie de ta jeunesse et de ta vie.

 

QUAI AUX FLEURS DEUX
 La même , avec en prime l'Hotel-de-Ville sur la rive droite et un ciel chargé de pluie et de grésil, qui arrive !

 


Je t'imaginais dans ta vieillesse redingote grise et chapeau clac traversant la Seine d'un pas vif  sur le Pont-au-change, le Pont Notre-Dame, le Pont d'Arcole ou le Pont Saint-Louis, préoccupé, la mine sombre, mains dans le dos, buste penché en avant comme un Beethoven sourd aux moqueries des gavroches tandis que la Tour Saint-Jacques t'observait d'un air goguenard et vulturin.

 

Tu ne vis sans doute pas la Révolution de 1848 d'après mes sources.


Un éclair et soudain surgissait devant moi l'image de Quasimodo  enlevant vivement dans les cieux pour la sauver de l'injustice des hommes, Esmeralda la bohémienne, du milieu de cette cohue pacifique bardée d'appareils photos et de caméras numériques.

 

Sans doute croisas tu plus d'une fois Victor Hugo, hanté par le Paris du Moyen-Age : peut-être participas tu aux chaudes journées de juillet 1830 (on ne prête qu'aux riches).


Sur la fin de ta vie assistas-tu peut-être à la restauration de la Cathédrale entreprise par Viollet-le-Duc ?


La multitude se pressait aussi aux alentours : la Conciergerie était prise d'assaut boulevard du Palais, tandis que sur la Seine  dérivaient  tels des icebergs ses bateaux de touristes.

Venant des Lilas, j'avais pris ce dimanche le bus 96, depuis le terminus jusqu'à l'Hotel-de-Ville : j'avais traversé ce Paris populaire depuis les hauteurs de Ménilmontant, de Belleville, traversant  ensuite le Richard Lenoir dans un Paris devenant plus cossu pour arriver à ce centre , centre  de l'histoire de la France aussi, d'une certaine manière.

 

HOTEL DE VILLE DEPUIS LE QUAI BOURBON
 QUAI BOURBON DEPUIS LE PONT SAINT-LOUIS ET AU FOND L'HOTEL DE VILLE, RIVE DROITE


Rue de la Colombe au numéro 4 ancien, certainement plus près du fleuve puisque la rue devait aboutir directement au quai, la partie routière du quai aux fleurs n'existant pas : c'est peut-être de cette adresse que tu sortis un  certain 14 juillet 1789, le ras le bol plein la tête de tes dix neuf ans, vers la Bastille, avec d'autre à moins que tu aies habité encore rue du faubourg du Temple, là où ton père avait son atelier ou son échoppe ... Bien plus tard peut-être fis-tu partie de ceux qui ressassaient auprès des jeunes leurs fabuleux exploits de "médaillés de la Bastille".

Je t'imagines peut-être en relations commerciales avec quelques marchands de vin à Bercy, venant d'Escolives dans l'Yonne, par l'intermédiaire desquels tu finis par rencontrer ta future femme Marie-Magdelaine ? En tous les cas tu portas ton aîné Louis en 1807 sur les fonts baptismaux de Notre-Dame (peut-être) à deux pas de chez toi, la cathédrale qui avait dû depuis un certain temps être rendue au culte, après avoir été transformée durant les années révolutionnaires en ferme où l'on entassait le bétail !

Mon imaginaire rêveur voyait cela en un raccourci symbolique : toi roulant des barriques de vin depuis Escolives jusqu'à Bercy , revêtu d'un bonnet phrygien, sous un soleil d'été, à travers des champs de blés blonds d'un 14 juillet !

 

 

RUE DE LA COLOMBE DEPUIS LE QUAI AUX FLEUR
 RUE DE LA COLOMBE DEPUIS SON ENTREE QUAI AUX FLEURS : à peine visible sur la chaussée, juste derrière la voiture en stationnement les traces de l'ancienne fortification gallo-romaine effective au III° siècle lors d'une incursion des Allamans , mise à jour en 1898 lors de travaux. Regardez bien il ne s'agit pas de cette marque claire que l'on voit avant l'élargissement de la chaussée, mais d'une ligne plus sombre juste au cul de la voiture en stationnement.


Ce sont les données en ligne des mormons qui m'ont permis de retrouver le baptème de ton fils Louis et m'ont conforté dans la présomption de ton identité avec mon aïeul car le nom de Marie-Magdelaine Renaudin est bien cité comme celui de ta femme : car si j'ai retrouvé ta naissance en septembre 1770 grâce à des fiches reconstituées des Archives de Paris, rien sur le mariage, rien sur ton décès qui doit dater de 1846 (j'ai mes sources mon cher !) : quant à ta fille mon arrière arrière grand-mère Marie-Adèle, elle décèdera en 1882  rue Greuze, dans le XVI° arrondissement de Paris.

Je voudrais bien trouver ta naissance, ce qui me permettrait d'identifier tes parents : es tu vraiment bien le fils de ce Henry Vanderplace, négociant entrainé dans la faillite de ce carrossier Garou en 1769  et qui dut se refugier à l'enclos du Temple près de chez lui pour ne pas être saisi ?

A suivre donc ....

 

NOTRE DAME DE PARIS
 NOTRE DAME DE PARIS, a deux pas, par un ciel changeant, après une averse d'eau glacée

 

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 02:10

Au contraire de mes enfants, je n'ai jamais eu la chance de connaître mes grands parents.

En effet, du côté paternel, mon grand-père né en 1883 a été tué à la première guerre, en septembre 1914  en Argonne : quant à ma grand-mère, sa femme, elle mourût un peu avant le début de la seconde guerre mondiale.
Du côté maternel, je n'ai quasiment aucun souvenir direct de mon grand-père  décédé alors que j'étais petit : seulement un vague souvenir d'un vieux monsieur, mais d'après mes parents ce n'est pas possible ...  et  ma grand-mère maternelle sa femme mourut n'ayant pas atteint la cinquantaine.

Ma grand-mère paternelle,  est issue d'une famille de simples cultivateurs originaire de Seine-et-Marne, aux alentours de MEAUX commune de VARREDES .
Je ne sais pas grand-chose de cette grand-mère née avant 1880, sinon qu'elle a élevé ses  trois enfants dans le pieux souvenir de son mari mon grand-père paternel, mort au début de la guerre de 1914 et qu'elle ne s'est jamais remariée.
Je pense qu'elle fit la connaissance de mon grand-père , au chevet de mon arrière grand-mère , dont elle s'occupait et qui mourut  avant cinquante ans.

Plus tard pendant la guerre de quatorze, alors qu'elle était veuve, ma grand-mère Henriette  participa à l'effort de guerre en fabriquant des tenues militaires pour les soldats du front : toute la famille, y compris mon arrière grand-père paternel vivait  à Suresnes dans le même logement, après avoir quitté Saint-Cloud.

Ma grand-mère était d'après Papa une excellente cuisinière et plus tard  elle en fit son gagne pain, alors qu'elle habitait à Nanterre,  rue de la Source.
Elle était vivante lors des mariages de ses deux plus jeunes enfants, mais ne vit jamais le mariage de mes parents, qui eut lien en pleine guerre.

Mon grand-père paternel était boulanger, comme son père et comme ses frères : mon arrière Grand-Père  né  au milieu du XIX° siècle dans un village de la vallée de l'Ailette à côté de LAON  qui lui,  boulanger  itinérant, au gré des déplacements des garnisons militaires habita Senlis.
Quant à mon grand-père il naquit  à Paris .
Enfin mon père naquit à Dreux  et tout jeune il se retrouva à Saint-Cloud, près Paris.
Tout ceci pour montrer la mobilité que ce métier imposait.

Je sais beaucoup plus de choses en ce qui concerne ma grand-mère maternelle  : née dans le Morbihan  en 1897 , elle apprit la coutûre à LORIENT où mes arrières-grands parents s'étaient installés.
Elle jouait de la mandoline.
Elle était aussi une très bonne cuisinière comme ma grand-mère paternelle
Une anecdote amusante à propos de ce mariage : tout avait été prévu (j'ai dans les papiers recueillis le menu du repas des noces), sauf la chambre nuptiale : les jeunes mariés dormirent sur une grande table du restaurant de l'hotel.

Après son certificat d'études, à l'âge de douze ans, ma grand-mère maternelle  entra dans un atelier de coutûre où elle apprit son métier, et .... beaucoup de chansons avec ses camarades.
Elle devint par cette longue pratique une très bonne couturière,

Vers l'âge de 22 ans, du fait des conséquences indirectes du décès accidentel d'une dame chez qui ma grand-mère,  travaillait  à Lorient, mes arrière grand-parents l'envoyèrent à Paris, pour lui changer les idées.
Ces faits se passent juste après l'armistice du 11 novembre 1918.

Elle arriva à Puteaux chez sa tante qui avait de nombreux enfants à peu près du même âge que ma future grand-mère : c'est a la chorale paroissiale de Sainte-Marie des Fontenelles où tous se rendaient pour la messe dominicale et les vêpres qu'elle s'émerveilla devant  mon futur grand-père, musicien, organiste, qui avait pourtant une vingtaine d'années de plus qu'elle.

C'est par l'entremise de l'Abbé  de Saint-Marie des Fontenelles qu'elle fit savoir à mon futur grand-père qu'il lui plaisait beaucoup.

Celui-la  alla donc en Bretagne faire sa demande en mariage,

Il fut décidé qu'ils se marieraient  à l'église Saint-Louis de LORIENT.

Mon arrière grand-père maternel était chef cuisinier au Lycée Saint Louis de Lorient en Bretagne dans le Morbihan, son épouse femme de ménage.
En plus de ma grand-mère, ils eurent un fils aîné Jo qui fut mousse dans la marine, puis pendant la Guerre de 1914 second maître mécanicien à bord du sous marin "Curie" .
 Il fut fait prisonnier de guerre dans l'empire d' Autriche au  port de Pola en Istrie en Croatie où les ennemis avaient tendus des filets.
Il resta prisonnier jusqu'à l'Armistice, mais dès sa libération il reprit la Mer.

Il y a une quinzaine d'années, j'ai eu en ma possession un tableau généalogique esquissé par mon grand oncle , journaliste d'opinion en Lorraine,  et qui mourût prématurément en 1909 à l'âge de 30 ans.
Celui-ci ne s'étant intéressé qu'au Nom, il montre toute l'ascendance Lorraine de cette famille , essentiellement  de la région de Longwy.
Mon grand-oncle  aidait en fait son père à dresser cet arbre, travail ensuite qu'il continua seul après le décès de son père vers 1900 : il semble qu'il fit des recherches très poussées , d'après des papiers datés postérieurement au décès de mon arrière grand-père.

A  la disparition de ma tante , je reçu quelques papiers familiaux, et des photos de familles qui me permettent de connaître tout ce côté familial.

Parlons d'abord de mon arrière grand-père maternel,  grand-père paternel de Maman :

Celui-ci, né  avant 1830 à Reims, était fils d'un couple de blanchisseurs de pièces.
Il fut incorporé au 1er Régiment du Génie comme appelé , puis resta dans l'Armée, en montant les grades successifs, passant dans l'Artillerie la même année puis devenant artificier en 1851.
Après avoir été promu Brigadier  on le retrouve Maréchal des Logis détaché à Saumur l'année suivante où il reste presque deux années.
Les années suivantes le voient passer successivement les grades d'Adjudant (sous-officier) au grade de Lieutenant en second (officier subalterne).
Puis  il est promu au grade de Lieutenant en premier, toujours dans l'artillerie.
Enfin il est Capitaine en second.

Sa carrière militaire se déroula dans différentes garnisons :

Peu avant 1860, il était à Toulouse  à la Caserne Compans-Caffarelli, comme Adjudant sous officier (cette caserne n'existe plus en tant que telle, mais une partie subsiste à l'usage de locaux techniques de la Ville ; la Place d'Arme s'appelle Place de l'Europe, et un jardin public Compans-Caffarelli  agrémenté d'un Jardin Japonais, occupe également l'endroit de ce qui était autrefois cette caserne).
Puis le 2 Août de la même année, il est promu Sous-Lieutenant d'Artillerie dans un autre régiment à Rennes.

Puis il passe à Douai, puis à Metz.
C'est dans cette garnison qu'il est victime d'un accident de cheval, celui-ci se cabrant et se reversant sur lui après qu'il eût dans un manège donné une leçon d'équitation à des sous officiers ; ce qui  lui occasionna de sérieuses blessures au bassin.

Quelques années plus tard il est promu  Capitaine, et est  aussitôt détaché pour occuper l'emploi de Membre de la Commission permanente d'expériences au Camp de Chalons

A la veille de la Guerre de 1870, il rentre au corps de Metz
Il est prisonnier de Guerre en septembre, alors qu'une blessure au bras gauche par éclat d'obus à Givonne, près de Sedan lui vaut d'être amputé.

En avril 1871, il rentre de captivité.
Puis Capitaine en premier,  il est nommé au  grade de Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'honneur avec beaucoup d'autres.
En 1875 il est dans l'état de Capitaine  rue du Jard à Reims.

Il donne sa démission qui est acceptée par Décision Présidentielle en  1878.

Il se maria tard, après la guerre de 70 , à Paris  , avec  sa cousine, beaucoup plus jeune que lui qui était parisienne
Le service religieux de l'enterrement de mon arrière grand-père se déroula en l' église Saint-Jacques de Reims, que j'ai visitée.
Outre mon grand-père, son frère et sa soeur, mes arrière grand-parents eurent un petit garçon, qui ne vécut que quelques jours.

Mon Grand-Père, né  à Reims, décédé  à Nanterre, très instruit et diplômé débuta très tôt une carrière d'organiste après avoir appris l'instrument avec un professeur qui ne jurait que par Jean-Sébastien BACH : il exerça d'abord à l'église Saint-Jacques de Reims, puis à Notre Dame, où il tenait l'orgue de Choeur, mais remplaçant souvent aux grandes orgues le titulaire, souvent absent. Il fut mobilisé pendant toute la durée de la Guerre de 1914- 1918 et, la dernière année, il la passa en Lorraine, à Lunéville, Serres et Parroy .
Il  fut téléphoniste radio à l'Etat Major du 48ème Territorial d'Infanterie : sans doute ne le fut-t'il pas toujours, au moins au début du conflit, comme le suggère un passage d'une  lettre du 11Novembre 1918.

 Maman et ses soeurs nous ont toujours parlé de lui avec vénération, un homme dévoué, d'une grande rigueur morale, et d'une foi inébranlable, et d'une grande religiosité.

 Dans tous les papiers qui ont été conservés j'ai retrouvé des courriers qu'il écrivit à la veille de l'Armistice à sa soeur  et à sa tante Eugénie :

Lettre du 28 Octobre 1918  dans laquelle mon grand père célèbre cette journée  belle et froide qui s'est terminée par un "communiqué sensationnel, " la demande formelle de paix de l' Autriche.
Il enchaîne en attribuant ce résultat d'abord à Dieu, ensuite au génie militaire de Foch, soutenu par l' Esprit-Saint et à l'héroïque bravoure des soldats du front.
Il y pense également qu'il est possible de prévoir à courte échéance la capitulation "non bénévole, cela jamais, mais absolument forcée, par le canon, de l'immonde b.... qui sera assez plate pour tendre le cou et recevoir le coup de grâce, bien appliqué."
Enfin il pense ensuite que quand ses lectrices prendront connaissance de son courrier, il y aura "belle lurette"  qu'elles l'auront su, par les journaux, si tant est qu'elles auront pu se les procurer, car on aura du se les arracher.
Après leur avoir demandé de leurs nouvelles, il les embrasse, des millions de fois.

Deux lettres du 8 et 9 Novembre 1918,  dans lesquelles il exprime sa grande tristesse car il vient d'apprendre la mort d'un ami de la Famille,  l'Abbé DUVAL organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Reims, qui avait trouvé refuge chez eux.

Une lettre du 11 Novembre 1918  où il laisse exploser sa joie de la signature de l' Armistice, le jour de la Saint-Martin, un des grands saints de la France.
On apprend dans cette lettre où il "bénit Dieu de nous avoir permis de voir en ce jour  les hostilités s'arrêter avec une humiliation sans précédent pour l'ennemi détesté", qu'il y a juste quatre ans qu'il faisait sérieusement le coup de feu pour la première fois".
Ce courrier  est tempéré du regret qu'ils ne soient plus présents au complet pour partager la joie de ce jour (sa Maman Adèle étant décédée en  1917) .
Ces quelques lignes  témoignent : " Ici nous entendons depuis une heure les cloches carillonner : puissent-elles rappeler à beaucoup qu'ils doivent la vie et la victoire à Dieu, et lui témoigner leur reconnaissance."

... Mon pauvre grand-père ! Je m'imagine le "spleen" qui dut t'envahir, lorsque, démobilisé à la fin de la guerre, en 1918, tu revins dans Reims, détruite, ta maison, celle de ta famille, de tes parents rue Brûlée et rue Hincmar,  désertée, le quartier en ruines, là où étaient tous tes souvenirs de ta vie d'avant , ceux de tes chers parents et cousins, dispersés aux quatre vents, ta chère cathédrale qui n'avait plus de toit, l'église Saint-Jacques à moitié démolie etc ...
La Foi dut t'être alors d'un grand secours.
Souvenirs de ton père , souvenirs de ta Maman , de ton petit frère , tes chers disparus ...
Reims avait été écrasée par les  Allemands ...

Alors la mort dans l'âme tu rejoignis ta soeur  qui avait trouvé refuge à Passy, chez Eugénie, qui voulut bien te donner asile.
Evidemment il te fallut chercher du travail pour ne pas être à leur charge : d' Eugénie notamment qui avait un bon travail de corsetière.
C'est ainsi que répondant à une annonce, tu devins l'organiste titulaire de la chapelle "Sainte-Marie des Fontenelles" de Nanterre, et y retrouvant comme par miracle ton ami de guerre l'aumonier  Charles Flaus.

Depuis Passy tu y allais à pieds  , pour pianoter sur ce que tu appelais ton "biniou"  ton petit orgue, bien petit, comparé à ce que tu avais connu à Reims, où avant guerre, organiste du choeur, tu remplaçais souvent aux grandes orgues de la cathédrale le titulaire l'abbé Duval qui était pour des raisons personnelles, souvent absent.

Puis comme ça faisait beaucoup de kilomètres à pieds, Passy-Nanterre, une famille originaire de Bretagne, du Morbihan  t 'hébergea  chaque Dimanche, ainsi que Monsieur l'abbé Flaus, pour déjeuner, car il fallait que tu sois sur place aussi bien pour tous les offices du matin que pour les complies en fin d'après-midi.

C'est chez eux que tu rencontras ta future femme, ma Grand-mère, bien plus jeune que toi, et tu l'épousas chez elle, en Bretagne, en  1919, dans le Morbihan, car elle t'avait choisi.

Toutes les joies et les peines parfois immenses que tu eus, celle de perdre ton deuxième enfant à trois ans, qui était si mignonne, à cause d'une erreur du médecin, votre expulsion de la première maison à Nanterre où vous étiez simplement locataires ce qui vous obligea à acheter un terrain rue des Alouettes en empruntant avec difficultés et où tu construisis ta maison, de tes mains, avec beaucoup de peine et un accident et de sérieux ennuis de santé dûs au manque de chauffage.

La venue de tes enfants, Maman en premier ... la disparition de tes beaux parents qui  ayant quitté leur Morbihan natal étaient venus vivre avec vous, et la perte de Grand-Mère juste après la seconde Guerre !

L'épreuve des bombardements anglais en juin 1940, visant à couper les ponts sur la seine tombant maladroitement sur les maisons et sur les jardins, aux alentours de la maison de la rue des alouettes, le mariage de ta fille aînée, Maman durant l'Occupation.

Outre ton métier de pianiste et d'organiste, le fait que tu donnais des leçons de musique, de grec, de latin et de mathématiques pour faire vivre toute ta petite famille et il est vrai que l'instruction que tu avais du fait du niveau de tes études te permettait d'assumer ces tâches supplémentaires que tu pouvais compléter par des travaux d'installation électrique chez des particuliers ou au cinéma paroissial, car tu étais de plus un excellent bricoleur.

Tes photos: tu étais passionné de photos et tu nous a laissé tout un tas de plaques de verre : tu faisais et développais tes photos toi-même et je regrette d'avoir égaré ton fameux appareil à soufflet dont on m'avait fait cadeau en 1961, tu étais aussi passionné de cjimie, d'astronomie ...

Tes disputes avec ton beau-père, quant à l'agencement du jardin,   toi plantant des arbres fruitiers, lui cultivant des légumes, Maman nous en a souvent parlé ...

Tous ces souvenirs, dont je pourrais parler d'une manière plus développée car Maman me les a confiés, me reviennent toujours en mémoire, et en image, tellement j'en ai entendu parler très tôt, ce qui fait qu'ils sont devenus les miens.

Tu nous a légué beaucoup de choses, notamment de bonnes dispositions pour la musique (nous les avons reçu aussi de Papa ton gendre, également,  je te le concède) .

Petit,  ayant découvert un cahier où tu avais dessiné des personnages, ton goût de la carricature, je copiais ton coup de patte, et il m'est resté.
En ton souvenir, par le truchement de Maman, nous découvrîmes et apprîmes à apprécier la musique d'orgue et ses grands compositeurs : la famille Alain, les Widor, Bauelman, Gigout, Bach, Vierne, et  j'en oublie, musiques grandioses , mystérieuses, ouvrant l'espace, le remplissant de lumière à travers les vitraux de nos belles cathédrales de notre France éternelle aux tours et flèches droites comme la Justice et la Vérité.

Comme toute la famille tu avais les mêmes idées politiques que ton frère Joseph , sauf que tu as toujours eu des doutes très fondés quant à la légitimité et l'honorabilité de certains, mais tu étais plus discret, ne faisant pas de prosélytisme.

Tu nous quittas au début des années 1950.

J'avais alors un peu plus de trois ans : plus tard, j'évoquais parfois avec Maman des vagues souvenirs qui me revenaient de cette époque, y entrevoyant un vieux monsieur car elle nous emmenait souvent rue des alouettes : elle me disait alors : non ce n'est pas possible, ça m'étonne !

Eh bien pourtant, moi, je crois que si  : je me souviens d'un vieux Monsieur, je crois bien que c'était toi ... "

De ma grand-tante Marie Blanche, je ne sais presque rien sinon qu'elle était l'aînée.
Elle trouva refuge à Paris chez sa cousine Eugénie,  dans le quartier de Passy vers la fin de la Guerre de 14, car la ville de Reims où elle habitait et dont elle était originaire  était très gravement endommagée, ainsi que la maison familiale , et beaucoup de maisons étaient en ruines
Elle ne s'est jamais mariée, et il est vrai que son père s'était marié très tard, une fois retiré de la vie militaire.
D'ailleurs son plus jeune frère mourût à 30 ans , encore célibataire, et mon grand-père, son frère  se maria aussi très tard, à presque 43 ans.

Il y avait donc de ce côté ci de la famille peu d'empressement à convoler.

Il semble que ce soit en rapport avec les choses de la religion : en effet, toute la famille était très croyante, et mon arrière grand-père, j'en ai des témoignages écrits, passait pour un saint dans une petite communauté rémoise.

Ma grand-tante avait un talent littéraire et écrivait des poésies.
A son allure, je l'imagine comme une femme d'une certaine indépendance, profondément croyante, mais pas bigotte, je l'imaginerais presque comme une George Sand, moins la liberté de moeurs cependant, mais avec des convictions bien arrêtées, et n'ayant pas peur du quand-dira-t'on.

Il semble qu'elle partageait les idées politiques de son frère cadet Joseph, et qu'elle le soutenait.

Certainement très possessive, vivant un peu comme un abandon le mariage de son frère, mon grand-père  : cependant il faut la comprendre, ayant dû  quitter sa ville natale de Reims, ayant perdu son frère cadet Joseph prématurément, sa mère décédée en 1917, son frère était son seul lien affectif qui lui restait : alors ce mariage !

Ce fut ma tante , soeur de ma mère disparue il y a peu, qui lui servit de baton de vieillesse, vivant avec elle, rue de Passy.
Elle mourût au début des années 60, à Paris.


Mon grand-oncle maternel  oncle paternel de Maman , naquit  à Reims, et il était le dernier enfant de mes arrières grands-parents.
Il fit de très bonnes études et fut réformé suivant décision du Conseil de Révision de sa classe et ne fit donc pas son service militaire.
Entretenant avec sa mère une relation épistolaire attentionnée d'un très bon fils aimant, il s'entendait très bien  avec son frère et sa soeur.
Quelques temps "pion" dans un internat,  il s'y plaignait de la cancritude des élèves qu'il devait chaperonner.

Journaliste royaliste orléaniste, sa plume était acérée, digne des virulents polémistes de cette époque,  les années 1900.
Il avait des amis fidèles et sincères, mais en contrepartie devait avoir des ennemis jurés.

Parallèlement à cette activité professionnelle qui lui prenait pas mal de temps, en rédaction, correspondances, et réunions politiques, il continua les recherches généalogiques familiales entreprises par son père uniquement en ligne directe et établit un arbre généalogique de la famille , remontant jusqu'au début du XVII° siècle.
Les nombreux classements qu'il a effectué dans ce domaine, liste de noms, dates, sur un cahier témoignent de toutes les démarches qu'il dût accomplir auprès de beaucoup de Mairies ou aux Archives et ceci dût aussi lui prendre pas mal de temps.

J'imagine qu'il essaya de faire le lien avec un "document historique" en possession de la famille depuis des lustres, un parchemin authentique, très bien conservé, mais dont le contenu n'est accessible qu'à un chartiste : un document relatant l'existence d'une obligation sous forme de rente, établi devant un tabellion de Longwy, ville dont la famille est originaire puisqu'elle y était encore à la fin de la Révolution : je ne sais pas si il y serait arrivé un jour : aucun des noms des parties comparaissant à l'Acte ne figurant dans l'ébauche de tableau généalogique qu'il a dressé.
Opiniâtre comme il était il y serait sans doute arrivé, cependant ...
En tous les cas, cette copie, datant du milieu du XIV° siècle, soit sous le règne de Charles V, en possession de la famille depuis cette époque devait avoir un caractère exécutoire à son avantage.

Les causes de sa mort prématurée, début mai 1909,  restent un mystère : au retour d'un repas "professionnel" il  fut pris d'un malaise soudain, et mourût.
D'après ma grand'tante,  sa soeur aînée, mon Grand Oncle aurait été empoisonné par un acte volontaire.
Dans ce cas, il reste à savoir les sombres motifs qui ont "motivé" cet assassinat !?
C'est toujours ce que j'ai entendu, mais je n'en ai jamais eu la preuve : Ma grand'tante semblait le savoir ? Mon grand-père je ne le sais pas.
Tout ceci est ancien et de l' eau a coulé sous les ponts, mais le mystère demeure !

A propos des recherches généalogiques sur ce côté de la famille, je peux raconter l'anecdote suivante :

Début novembre 2002, je fis un saut à Nanterre  pour voir Maman.
Je fis aussi un tour aux Lilas en Seine Saint-Denis, où nous demeurions dans les années 80.
La commune des Lilas est située à deux pas de la Porte des Lilas où sont situées les Archives de Paris.
Je me rendis dans ces Archives,  sans intention particulière , histoire de lever le nez après une petite balade où j'avais fait quelques photos, histoire de rafraîchir la mémoire des enfants quant aux lieux de leur enfance.
A l'entrée , il fallut me délester d'une partie de mes vêtements : précaution prise par l'administration des archives qui craint les vols de documents.
C'est là que je vis un individu vociférant , s'indignant de l'obligation qui lui était faite de se dévêtir partiellement pour accéder en salle de lecture.
J'accédai à la salle de lecture, au premier étage.
J'étais arrivé là, sans intention particulière, mais pas par hasard quand même , histoire de voir si je trouvais quelques traces d'un lointain ancêtre au patronyme flamand dont une des filles fut une de mes aieules, et delaquelle je possède plusieurs photos en portrait datant du milieu du XIX ° siècle.
Entreprise hasardeuse pour tout chercheur qui a des ancêtres parisiens ou tout au moins qui fait des recherches sur les familles parisiennes.
En effet, l'Etat Civil parisien a été détruit durant la Commune de Paris, lors de l'incendie de l'Hotel de Ville, en 1871.

Il a été cependant reconstitué en partie, à l'aide des Archives Notariales, des apports d'archives privées, et des relevés de sépultures et aussi peut-être grace à l'apport des archives paroissiales ?

Parfois donc, l'intuition ou la chance vient vous donner un sérieux coup de main :
Mû par je ne sais quel instinct, alors que j'avais juste choisi une place où je pourrai éventuellement consulter des pièces d'archives dont j'aurai fait la demande, j'avisai juste à côté de moi, un petit meuble contenant des fiches de classement de différents documents, donnant par ordre alphabétique pour les patronymes, les cotes des documents relatifs aux faillites à Paris sous l'Ancien Régime, un peu avant la Révolution.

Je cherchais comme ça,  si il y avait quelque chose : et ô miracle, je trouvais les références d'un document relatif à la faillite d'un carrossier  dans laquelle était impliquée une personne portant le nom de famille à consonnance flamande de mon aieule et négociant de profession.
Ce document énumérait les créances non recouvrées par le dit carrossier et en face des noms de chacun des débiteurs, la somme due.
Il résultait du document, en préambule que sa faillite avait été provoquée par des travaux importants commandés, exécutés par le carrossier, mais qui ne lui avaient pas été payés par quelque noble de la Cour.

Puis cherchant plus loin, je tombais aussi sur un document du Tribunal de Commerce : des magistrats se rendaient au Temple, pour essayer de saisir mon débiteur mais ils en revenaient bredouilles ...
Le Temple assurait en fait aux personnes hébergées une sorte de droit d'asile, à condition de ne pas en sortir.

Cependant il y demeurait (très judicieux ...)


Ces documents dataient des années 1770.

Avant de quitter l'endroit je parlais de ma découverte au Conservateur qui me montra des gravures d'époques, ce qu'était le Temple à cette époque, peu de temps avant la Révolution.

Plus tard depuis la Maison je fis d'autres recherches via internet sur ce fameux patronyme
 et je tombais non sans surprise sur un "médaillé de la Bastille", demeurant dans le quartier de Notre Dame de Paris !
Voilà qui était bien surprenant et renversant pour l'histoire de ma famille maternelle du côté de mon grand-père, famille dont les idées politiques et religieuses auraient été bien chamboulées du fait de se savoir un aieul sans-culotte !

Il me prend l'idée d'écrire maintenant ce clin d'oeil posthume à mon grand-oncle :

" Mon Cher Joseph,

Parmi les nombreux papiers que tu nous a laissé, j'ai trouvé la réponse à une demande de  recherche que tu formulas auprès du bureau de l'état civil de la Ville de Liège en Belgique.

Cette recherche demandée en avril 1901 et portant sur l'acte de baptème de François Nicolas Vanderplace pour la période 1791 à 1796  ne donna pas de résultat positif : il s'agissait pour toi de reconstituer la généalogie de  ta grand mère maternelle, mon arrière arrière grand mère maternelle donc.

Si  l'origine flamande de ce patronyme est plus que vraisemblable, le fait que tu ais fait cette demande à la Ville de Liège me fait supposer que tu devais avoir un renseignement bien précis : par la famille certainement, car quelque anecdote sur ta grand-mère a été recueilli comme son goût morbide d'assister aux exécutions capitales ... (c'est ta nièce , ma Tante, soeur de Maman, que tu n'as pas connu qui me l'a dit).
Le fait aussi  que tu connaissais le prénom précis "François Nicolas" prouve que tu ne démarrais pas les mains vides.

Pour ma part il y a quelques années, me rendant aux Archives de Paris, à la Porte des Lilas, je tombai par une chance que je ne m'explique pas, du premier coup, (je suis un peu medium ...) sur un document datant d'une quinzaine d'année avant la Révolution et se rapportant à une faillite d'un certain Garou, invitant les créanciers, dont un certain Henry Vanderplace à comparaître devant le Tribunal de Commerce à St Merry (quartier Beaubourg) pour produire leurs livres de comptes afin que soit établi l exactitude des créances du faillit.

Les consuls de ce Tribunal se transportant au Temple, essayant de faire sortir cet Henry Vanderplace, pour peut-être se saisir de lui ?

Quelques temps  plus tard, grace à Internet j'eus la surprise d'apprendre qu'un certain Nicolas François Vanderplace, habitant dans le quartier de Notre Dame de Paris, 4 rue de la Colombe, était un médaillé "Vainqueur de la Bastille " !

Je n'en ai pas la preuve, mais ce Nicolas François  me semble bien proche du François Nicolas que tu recherchais, même si celui que j'ai trouvé est plus vieux que le tien, ( une vingtcinquaine d'années) et malheureusement, tu connais les difficultés qu'il y a a trouver des renseignements dans les Archives parisiennes, l'Etat Civil ayant été détruit lors de l'incendie de l'Hotel de Ville par les communards en 1871 !

Je verrais bien une filiation entre Henry Vanderplace et Nicolas François.

Puis dans la première moitié du XIX° siècle, dans le quartier de la République actuel, toujours à Paris, un Vanderplace, poëlier.

Je pense que si ils sont bien de nos aïeux, tu dois en etre fort surpris, voire chagriné !
Ils feraient partie alors de tout ce que tu détestes le plus au monde : des Révolutionnaires , des régicides, bien que pourtant ils ont sans doute fait beaucoup moins pour la chute de la Royauté que l'aïeul de celui dont tu soutenais la légitimité et qui vota la mort de son cousin !

Cependant ces Sans-Culottes font partie de l' Histoire, et ils ont bien contribué à fusionner le drapeau tricolore avec le Peuple français, comme tu le soutiens toi-même dans une de tes correspondances qui sont revenues en ma possession."













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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 00:48
Voilà un certain temps que je navigue dans certains des registres paroissiaux et archives d'état civil qu'a bien voulu mettre en ligne le conseil général du Morbihan.

C'est un voyage dans le temps et aussi un déplacement : j' assiste aux publications de bans, de mariages , baptêmes sépultures de quelques uns de mes aieux, et d'autres aussi, pris au jeu de rechercher à tout prix l'aieul de celui-ci, les enfants de ceux-là,

merci monsieur le curé de bien vouloir me rappeler la filiation de ces jeunes gens qui se marient par parole

Je les vois dans ces petites églises, associés dans la joie ou la douleur d'une sépulture !

Petites églises bretonnes entourées de verdure cadre de ces vies champêtres !

Le prêtre, curé ou recteur tient la plume, et parfois son écriture est difficile à déchiffrer, car différente de la notre ... on en prend l'habitude, cependant.

Parfois un sens mystérieux me dévoie du sens correct, c'est alors que lisant céans Janne fille, j'arrive à lire , belle jeune fille, et s'agissant d'un enterrement, je vois le cercueil de cette belle jeune fille, morte si jeune, entourée des pleurs de ses proches ...

Et puis de temps en temps sortant de son travail d'officier d'état civil avant la lettre, voilà que le curé de BIEUZY, petit bourg situé non loin de Ploëlmeliau au bord du Blavet, et non loin de PONTIVY, voilà donc disais-je que le bon curé sort un peu des sentiers battus, et qu'il donne quelques témoignages d'autres évènements qui se déroulent dans ce dernier quart du siècle de Louis XIV, durant ce que les historiens du climat depuis l'an mil ont appelé "le petit âge glaciaire"

C'est ainsi qu'il relate courant d'un mois de juin des gels conséquents rendant certaines céréales impropres à la consommation,

Ou bien une tempête d'hiver effroyable, un second jour de février 1700,ayant arraché les toitures, et celle de l'église, déraciné les arbres et tout verglacé, après un brouillard effroyable inondant son presbytère,

A la fin d'une année, à partir d'un certain mois d'octobre, une succession ininterrompue  de décès, il en dénombre soixante huit, beaucoup d'enfants autour de la dizaine d'années, des jeunes gens, des vieillards aussi, et à la fin, il nous apprend que la dysenterie en est la cause ..

Et puis, parce qu'il en a la Foi, il nous révèle des choses remarquables (c'est lui-même qui le mentionne en marge de son récit), un, non plusieurs miracles, où apparaît l'intercession de Monsieur Saint-Bieuzy, patron dudit lieu, qui après une nuit de prière à son intention, et promesse de don guérira un boeuf contaminé de la rage par son chien s'étant roulé dans son foin, guérira totalement une gamine d'une taie sur l'oeil.

Le dix neuf avril 1705 entre onze heure et midi, il y eut un si grand tremblement de terre que les maisons et les meubles etc ... etc ...

Ceci entre deux mariages ....

Il note ces choses, car il a conscience de tenir un livre de témoignages, et les miracles relatés en fin d' année  sont une immense consolation, après ces dures épreuves que lui et ses ouailles ont subit.



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