Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de biloba31
  • : Souvenirs d'enfance à NANTERRE, impressions du moment, souvenirs de ma jeunesse,de mon service militaire à ALTKIRCH, école, collège, Lycée, Fac, description de lieux, mémoire familiale
  • Contact

Recherche

Archives

17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 01:05
J' ai assisté le 8 Mars 2007 au Théâtre du Capitole de TOULOUSE, en soirée, à une représentation merveilleuse de ce Drame musical de Richard WAGNER.

J'eus l'idée d'y aller et d'y aller accompagné, en regardant le panneau d'affichage du Théâtre, à l'angle de la place du Capitole et de la rue du Poids de l' Huile, une semaine auparavant.

J'étais enthousiaste, à l' idée de revoir cette oeuvre, à la représentation de laquelle
 j'avais assisté à l'Opéra de PARIS, en 1966, avec ma soeur ,

Je ne possède malheureusement pas l' Intégrale : uniquement des extraits tirés du Festival de Bayreuth, avec Birgitt Nilsson dans le rôle d' Isolde, Wolfgang Wingassen dans le rôle de Tristan et Christa Ludwig dans le merveilleux rôle de Brangaine.

La représentation commençait à 18 heures, et il était prévu que nous sortirions après  Minuit, deux entractes inclus et le premier devant nous servir à prendre une légère collation.

Si je connais bien l'Opéra de PARIS, pour y être allé quatre fois, en revanche, depuis dix sept années que je demeure à TOULOUSE, je n'avais jamais mis les pieds au Théâtre du Capitole, ni à la Halle aux Grains !

J'avais reçu mes billets par la Poste, en temps et en heure, et pris, ma demi-journée de RTT mensuelle.

Puis,  nous nous préparâmes pour assister à ce Grand-Oeuvre !

Quant à moi, j'avais mis mes plus beaux atours, ciré mes pompes, et passé une cravate !

Mon épouse n'eut pas de mal à se faire une beauté !

Nous nous rendîmes au Théâtre,  à pieds : une petite ballade de 900 mètres, guère plus.

L'air était frais, et le ciel bleu nous accompagnait, nous nous tenions bras dessus - bras dessous, arrivant sur la Place que nous traversâmes en diagonale, rejoignant le Théâtre, dont la façade, rayée blanche et rose renvoyait aux alentours la lumière du soleil.

Il y avait déjà du monde à l'entrée,  et toutes les autres représentations postérieures étaient désormais complètes.

Nous rentrâmes donc dans le Théâtre après avoir fait vérifier nos billets : je fus surpris par  l'exigüité de la salle, tout en suivant l'ouvreuse qui nous désignait nos places.

Nous étions à l'orchestre, une dizaine de rangs avant la fosse, en contrebas de la scène : nous étions très bien placés.

Le brouhaha habituel des spectateurs, et des premiers sons instrumentaux, violons, violoncelles , contrebasses, cors, hautbois, clarinettes, s'amplifiant au fur et à mesure que les instrumentistes arrivaient, puis bientôt, après qu'un hautbois eût donné le "la" ,  ce fut un véritable concert avant l'heure : comparable à un sous-bois résonnant d'une multitude de chants d'oiseaux ! des trilles, des roucoulades, le chant des violons semblables à celui du vent caressant les ramures des hautes futaies, alors que les lourdes lames de la mer vertes et grises dénouaient vers nous à l'unisson des cordes, l'amertume de leur écume.

Puis un court silence, rompu par un tonnerre d'applaudissements : le Chef arrivait Monsieur Pinchas STEINBERG spécialiste de WAGNER qu'il dirigea déjà plusieurs fois au Théâtre du Capitole;

Puis les lumières de la salle s'éteignirent au fur et à mesure que le brouhaha cessait : le Maestro leva sa baguette, et le fleuve musical commença à s'écouler, envahissant notre cerveau, gagnant notre coeur pour l'étreindre d'une émotion difficile à décrire !

Je reconnaissais chaque note, chaque phrase musicale, de ce prélude, redoutant la prochaine, me cramponnant à mon siège  pour me maîtriser  : puis j'essayais de garder mon calme, de dominer l'émotion qui allait venir à nouveau, alors qu'arrivait le paroxysme de la Musique, moment d'intense émotion de cette oeuvre d'art ciselée avec le coeur.

Ce prélude est à lui seul un résumé du Drame, et nous fait passer par la passion déchirante qu'éprouveront l'un pour l'autre les deux amants.

La mise en scène, remarquable, était très dépouillée : à la fin du Prélude, sans transition, les protagonistes étaient là, sur ce bateau ramenant au Royaume de Bretagne Isolde du Royaume d'Irlande promise au Roi Marke, comme un tribut .
Un menu défilant en Français assurait au public une parfaite compréhension de l'action, le livret de l'oeuvre étant en Allemand.

Puis au deuxième acte durant la nuit d'Amour des deux amants pris d'une passion éperdue l'un pour l'autre à cause du philtre d'amour, qui aurait dû être un philtre de mort, le merveilleux chant de Brangaine, la servante, qui par deux fois avertit les amants de l'arrivée du jour qui les désunira.

C'est à mon avis, avec la Mort d'Isolde (Mild und Leise) un des plus beaux chants de l'Art Lyrique de tous les temps.

A la fin de la représentation, ce fut un tonnerre d'applaudissement pendant plus de vingt minutes et des bravos ! tellement le spectacle avait été poignant.

Les artistes les plus remarquables étaient  Janice Baird, dans le rôle d'Isolde, et Janina Baechle dansle rôle de Brangaine, la servante dévouée.

Le rôle de Tristan était très bien tenu, ainsi que celui de Kurwenal, son fidèle écuyer, et la palme revient bien sur aux rôles de Janice Baird, voix tour a tour douce et puissante, pathétique, ainsi que le rôle de Brangaine, voix surgissant dans la nuit, irréelle !

La direction de l'orchestre fur remarquable !

Nous regagnâmes la Maison, j'étais tout tremblant et ému de ce spectacle merveilleux.

Voici la distribution :
Tristan : Alan Woodrow
Le Roi Marke : Kurt Rydl
Isolde : Janice Baird
Kurwenal : Oliver Zwarg
Melot/ un marin : Christer Bladin
Brangaine : janina Baechle
Un berger : Alfredo Poesina
Un timonier : laurent Labarbe
Partager cet article
Repost0

commentaires