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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 22:25
 Jean Baptiste et Marie Claude devant la Porte de BRANDEBOURG le 30 AVRIL 1979 cliché Bernard



C'est sous ce grand panneau, sur fonds de porte de Brandebourg que le 30 Avril 1979, je pris en photo Marie Claude et Jean Baptiste et ses schöne brauen Augen.
Sophie était avec nous, mais encore cachée pour sept mois dans le ventre de Marie-Claude.

Nous étions arrivés la veille à Berlin depuis Paris, en avion, après une escale obligatoire à Düsseldorf, par un vol Air France.
L' ancienne capitale du Reich nous était apparue, vue d'avion, imbriquée de petits lacs et d'espaces verts.
L'avion se posa à Tegel, un des aéroport de Berlin West.

Nous rejoignîmes le centre ville, la quartier du  ku damm  , près de l'ancienne cathédrale Sainte-Elisabeth, en ruine, détruite par la guerre et dont il ne subsiste que la flêche et une crypte délabrée, puis trouvâmes un hotel.
Cette partie occidentale de la ville nous semblait tres moderne, très construite de petits building. Nous faisions à l'avance notre deuil de visiter le secteur oriental, car nous n'avions pas de passeport, seulement nos cartes d'identité. Des le soir, nous assistâmes à une manifestation d'extrême gauche défilant au pas de course avec des torches, comme leurs aieux de sinistre mémoire, en scandant mécaniquement  des slogans .
 LE KU DAMM depuis un bus fin avril 1979, et l'Eglise en ruine Die Gedächtniskirche


Nous visitâmes le Zoo, où dans la fauverie, un lion se mit à rugir tout son soûl, dans un vacarme infernal et impressionnant.
Séparé de nous par un fossé, dans la partie extérieure du zoo, un nounours débonnaire, marron, de taille impressionnante, s'élançait vers nous, et, ne pouvant franchir la fosse, se mettait brusquement sur ses pattes de derrière dans un gracieux entrechat, tournait légèrement la tête en arrière, et repartait d'où il venait, pour une nouvelle tentative ... il ne lui manquait qu'un tambourin : je pense qu'il voulait nous croquer.

 BERLIN OUEST, CHARLOTTENBURG FIN AVRIL 1979 cliché Bernard


Par curiosité nous allâmes au mythique "checkpoint charlie", situé à la gare de Friedrichstrasze : imaginez vous une de nos grandes gares, les quais encombrés, mais les rails, au bout des quais barrés, une sentinelle soviètique, vareuse, casque et mitraillette à camembert vous barrant le passage ... la vérification des papiers, pour passer à l'Est se faisait ensous-sol sous les quais : là une cohue indescriptible, un bordel quoi  :  ......  avec Marie-Claude, nous renonçâmes ...
Ressortant hors de la gare, nous flanions dans les rues adjacentes, toutes, nous offrant des vues sur Berlin Est ... quand soudain, nous tombâmes sur un lieu discret de passage qui se présentait ainsi : une rue aménagée en un djincana, (pour faciliter le tir au pigeon voyageur), bouclé par une petite barraque en bois vert.

A cet instant quelques voitures étaient en instance de passer : des officiers français exhibant des saufs-conduits.


 BERLIN EST, LE PALAIS DE LA REPUBLIQUE LE 30 AVRIL 1979, CLICHE BERNARD


Gonflés,  nous tentâmes le coup : là les vopos de garde nous demandèrent bitte nos papiers : nos CNI qu'ils prirent en photo, après nous avoir dévisagé comme des malades, puis ils nous demandèrent quelques bons markes de l'Ouest, et nous refilèrent des pièces de l'Est en alu (comme nos vieilles pièces d'après guerre).
Nous nous retrouvâmes à l'Est : nos étions passés comme des pro ... hors affluence, comme une fleur.

Nous étions donc de l'autre côté, dans des grandes avenues désertes, agrémentées ça et là de constructions genres hlm, décorées, pour la circonstance (nous étions la veille du 1er mai) de grandes banderoles à la gloire du "Partei" et accessoirement des travailleurs de la DDR.
Il y avait 2 vopos gabardine verte tous les 100 mètres : Marie-Claude, par mégarde fit choir sur un trottoir un kleenex... je le ramassais sous l'oeil courroucé d'un flic.

 Avril 1979, Berlin Est, Marie-Claude et Jean Baptiste, cliché Bernard


Cà et là quelques trabans passaient, sirènes hurlantes, encombrées de vopos (volkspolizei).

A un moment nous nous retrouvâmes au bord de la Spree , vers la cathédrale, puis, à côté du Reichstag complètement en ruine, puis nous enfilames "unter dem Linden", : nous y vîmes un magasin où s'agitait pas mal de monde : il était visiblement fréquenté par des non allemands et l'on y prenait des dollars.

 Avril 1979, BERLINER DOM, cliché personnel


L'estomac criant sa ration nous entrâmes dans une vieille épicerie d'autrefois, comme il y en avait chez nous dans les années 50 : nous y achetâmes 2 marzipans, sorte de friandise hypersucrée et cacahuettée qui nous plomba les dents et nous coupa l'appétit.

Jean-Baptiste, 2 ans et demi, alternait entre sa poussette et la marche à pied.
Harassés par la marche, en milieu d'après-midi, nous nous arrêtâmes dans une sorte de salon de thé.
Là on nous servit un café passable, et surtout une sorte de chausson au pomme qui se révélat immangeable : j'avais l'impression de manger un sopalin fourré au kleenex : dégueulasse ! Autour de nous, des Allemands nous regardaient d'un air franchement réprobateur ! que faisions nous donc chez eux, alors que l'ouest, c'est si bien ... ! Du comptoir du salon, une radio vitupérait en crachotant en onde moyenne le dernier discours fleuve d'un dignitaire du Parti Communiste .

Côté Berlin Est, on avait le sentiment d'être dans le vrai Berlin : de nombreux édifices nous confortaient dans cette impression, ainsi que l'allure des constructions en général. Beaucoup de bâtiments délabrés. Une impression de sinistre solitude émanait de tous ces endroits.

 EGLISE SAINT-EDWIGE à BERLIN EST le 30 AVRIL 1979 cliché Bernard


Encore quelques souvenirs, côté Ouest cette fois, aux alentours de la porte de Brandebourg, où l'on pouvait voir les gardes frontières Est-Allemands observer les gens à la jumelle, curieux, nous compris, qui admirions la porte de Brandebourg, et dans son prolongement "unter den Linden" .


 BERLIN 30 AVRIL 1979, Unter den Linden cliché fait par moi, Bernard


Dans notre dos, La Viktoria, immense colonne célèbrant les gloires militaires du Reich impérial, entre ces deux repères, dans une grande allée glaciale et à peine ombragée par les bourgeons naissants, un mausolée à la gloire de l'Armée rouge, gardé par des soldats soviétiques ... qui faisaient l'attraction en marchant à la prussienne.

 BERLIN le 30 AVRIL 1979, la Porte de BRANDEBOURG, dans l'axe au fond, la Viktoria, cliché fait par moi, Bernard.


Un peu plus loin, dans des sous bois, interrompus brutalement par un mur (le mur ...) en béton, la Philarmonique de Berlin, construction de facture moderne et pas terrible d aspect ... un bâtiment du genre zone indus ... de Nanterre, en allant vers La Garenne.


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