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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 22:19
Un jour de juin 1977, un samedi je crois, nous habitions alors avec ma femme  un deux pièces dans le 15ème arrondissement, avenue Félix Faure, mon fils aîné avait 9 mois.

Le téléphone ... au bout du fil, j'eu du mal à reconnaître la voix de l'épouse de mon copain, elle m'apprit sa disparition brutale : il avait mis fin à ses jours : c'était la tragique conséquence d'une dépression dont j'ignorais tout, que je n'avais jamais deviné, moi son meilleur ami.

Il était devenu mon ami depuis la fréquentation de la classe de seconde de fin d'études à l'école primaire Jules Ferry de Nanterre. Peu à peu nous devînmes inséparables car nous avions beaucoup de sujets d'intérêts communs : il s'intéressait à l'histoire mais excellait surtout en géographie. Le soir, en revenant de l'école, avant de rentrer à nos pénates respectives, à l'angle de la rue Daniel Becker et de la rue de la Source, combien de fois n'avons nous pas refait  le monde , discutant parfois pendant plus d'une heure, de philosophie, de politique, de religion.
Quittant l'école primaire, certificat d'études en poche, nous rentrâmes après un examen d'entrée au Collège Technique et Commercial du Vieux Pont, l'Ecole Paul Langevin.
Nous y suivîmes ensemble les classes de cinquième, quatrième, troisième et seconde, nous épaulant dans nos études, faisant nos devoirs ensemble, avec un certain succès puisque nos résultats s'améliorèrent jusqu'à devenir excellent, il est vrai que nos professeurs étaient exceptionnels...
Durant toutes ces années, nous trouvions également des jobs d'été ensemble, d'abord dans la zone industrielle de Nanterre, chez FTA (Fers Toles et Aciers), puis dans les compagnies d'assurances, dans le quartier Richelieu Drouot à Paris : les Assurances Générales de France, l'Urbaine et la Seine.
Toutefois il ne suivit pas la même voix que moi après la seconde : il commença à travailler fin 1965 dans le quartier Bellini, en bas de la Défense, à la Société Rank Xerox, je crois qu'ensuite il eut une période de chomage, mais je n'en suis pas sur.
Cependant cette divergence dans le cours de notre vie professionnelle  ne coupait pas les ponts entre nous : et nous nous voyions toujours.
Durant les évènements de Mai 1968, les congés qui nous furent imposés à l'un et à l'autre furent l' occasion de nous revoir quotidiennement.

Parfois pendant ma première année de Licence, il vint avec moi assister, hors cours, à des conférences d'un grand intérêt que donnait le Père Danielou à la Fac de Nanterre, sur les Prophétie d'Isaie , relative à la venue du Messie, le Christ.
Parfois nous allions tous les deux sur les pentes du Mont Valérien, lui en guise de veste revêtu d'une peau de mouton, tel le prophète  prêchant dans le désert...

C'est que à cette époque la Jeunesse voulait croire à quelque chose de transcendant, pour conjurer le destin que l'on voulait nous tracer soit vers la Sociète de Consommation soit vers la Société Radieuse du Socialisme triomphant en route vers le Communisme
.

C'est la jeunesse promise à une guerre future qu'elle devait faire fatalement dans sa vingtième année qui se révoltait.
Daniel et moi devînmes mystiques et retournions à la Messe ensemble tous les Dimanches. Chose curieuse, dans ce mouvement de Foi, alors que nous ne devions pas être les seuls jeunes gens à le vivre,  c'est pourtant à cette époque que nous voyions le sol se dérober sous nos pas : j'eu plusieurs fois le sentiment qu'une nouvelle page, ouverte sur l'inconnu s'ouvrait, que l'église semblait perdre ses convictions, son faste et son sacré, au fur et à mesure que les nôtres grandissaient.




 En 1969, mon copain se maria, puis, lui qui avait opté pour la nationalité française (ses parents étaient Italiens), fit son Service Militaire à Dijon. Il eurent un fils .
Quant à moi ce n'était pas merveilleux et je passais en seconde année de Licence de Sciences économiques après un examen oral ,qui ressemblait plus à une formalité administrative qu'à une véritable épreuve, en novembre 1968 : je pense que tous les étudiants, cette année là , furent admis : tellement les évènements avaient,  au sein de l'université,  perturbé le cours des choses.
Après son Service Militaire, mon copain  déménagea et  par la force des choses, lui travaillant désormais dans une  Compagnie Pétrolière, à temps plein,  nous nous vîmes  beaucoup moins souvent.

Moi, je redoublais ma seconde année en 1969, ne me présentant même pas à l'examen : j'étais sur d'échouer, je ne me sentais pas à ma place dans cette fac, avec ces cours magistraux et leurs effets de manches, et tout ces gens qui m'indifféraient et m'insuportaient.

En 1970, l'année commençait mieux pour moi, j'arrivais à mieux m'impliquer dans mes cours, mais pas d'amis ni d'amies d ailleurs.

Mais les cours étaient à nouveaux perturbés par des agitateurs violents "la gauche prolétarienne" avec en face le"gud" opposé, tout aussi violent.

Fin février 1970, un partiel dans l'amphi : au milieu de l'exam, des gauchistes débarquent, veulent empêcher le déroulement de l'épreuve : bagarres... coup de poings, pour quels motifs (des revendications révolutionnaires qui n'ont plus cours aujourd'hui les idoles ayant été déboulonnées de Pékin à Moscou).

Fin de l'épreuve, à la sortie : stupeur : le hall de la faculté : pulvérisé d'un bout à l'autre : bravo Messieurs.
Ces Messieurs, en plus si nous rouspétions nous menaçaient : ce n'étaient que des petits extrémistes qui voulant jouer à la révolution des nantis pouvaient tuer : à quoi cela a-t'il avancé ?

Dégouté définitivement, je décidai 10 jours après de ne plus y remettre les pieds et j'annonçai ma décision à mes parents.
Je pris un travail pour 3 mois, résiliais mon sursis, début avril fis mes 3 jours à Blois, le 20 Mai je reçu ma feuille de route : je devais être au Quartier Plessier à Altkirch dans le Haut-Rhin le 2 juin 1970 : j'y fus.( Huitième Hussard).
Je fus libéré le 28 Mai 1971 ....

Ce service militaire , je le vécus comme un enfermement : déjà j'ai naturellement un sentiment d'infériorité du fait de mes inaptitudes physiques, et mes classes furent un cauchemar, le parcours du combattant, avec ses fosses et ses échelles, ses sauts vertigineux me révèlèrent mon manque de confiance en moi, que ce milieu, de part ses brimades , ses ordres stupides ne m'aidèrent pas à surmonter.
Malgré tout je m'adaptais, et fin juin 1970, les classes terminées et la perspective de faire un service plus court me firent entrevoir le bout du tunnel (nos chers députés votèrent courant juin en plusieurs fois la réduction du service militaire qui de 16 passa à 12 mois).
Début juillet je fus versé au 1er escadron de ce régiment de cavalerie blindée de reconnaissance, en qualité de ... secrétaire d'échelon : mon arme : une machine à écrire.
Taper des rapports sur l'état des engins blindés de l'escadron, parfois des rapports d'accident (dont un fameux qui coutât la vie à un habitant d'Altkirch), bref une routine d'employé de bureau teintée de discipline militaire, entrecoupée de séances de tirs à Hirtzbach, et aussi de manoeuvres, soit à Bitche, soit à Valdahon.
Je pris quelques permissions de 36 heures (moi de 500 km de mon domicile : 489)
départ le samedi matin de la caserne, autorail, correspondance à Belfort direction Gare de l'Est à Paris atteinte en fin d'après-midi, métro. Bonjour Papa et Maman . Une nuit de sommeil, un Dimanche écourté pour retrouver vers 21 heures le train de nuit, avec changement à 5 heures du matin à Belfort, arrivé à la Caserne encore endormie avant 6 heures. Ne pas réveiller les copains de chambrée encore dans les bras de Morphée, puis le clairon du réveil et reprise de la routine militaire.
 Heureusement j'avais aussi droit à des permissions de plusieurs jours que je pris vers avril 1971.
Début juin 1971, je retrouvais la maison et mes parents : Papa agé bientôt de 63 ans était à la retraite, Maman 50 ans, continuait à travailler , bien que son travail se modifiait du fait  de la réforme des services religieux : moins de faste, moins de chants ...
De retour à la maison je voulais un peu me changer les idées, et en grand secret, je voulais partir, quitter tout ce milieu, voir autre chose : un matin de ce mois là, je pris quelques affaires un sac à dos, le minimun  que j'avais préparé  en secret, et je partis à pied, pour l'aventure, vers le sud , je ne sais où ... une promesse que je m'étais fait à moi-même durant l'armée ...

Tout en partant je prenais conscience que je pouvais faire du mal à mes parents.
Je partais en laissant mes parents seuls : mon frère et ma soeur vivaient déjà ailleurs.
Je marchais,  marchais....,le Mont Valérien, Suresnes, Saint-Cloud, Ville d'Avray, des tentatives spontanées d'automobilistes voulant me prendre en stop que je déclinais, voulant rester seul ... puis le remords me prit avec un sérieux boitillement qui commençait à me gêner, je pensais à mes parents plus qu'à moi j'imaginais leur désespoir et leur chagrin, alors je fis demi tour.
J'arrivai à la maison : Maman était déjà là, elle me reprocha mon absence et me demanda où j'étais passé : je ne lui dis pas, ni jamais, et je trouvais son ton et ses reproches déplacés, beaucoup d'incompréhension de sa part de qui j'étais et de ma souffrance profonde.
Je ne lui dis jamais, ni à elle, ni à mon père, ni à mon frère, ni à ma soeur ...
Pour couper court aux injonctions permanentes que mes parents me faisaient de trouver un travail je décidais de recontacter la compagnie d'assurance où j'avais travaillé 3 mois avant de partir à l'armée : ils me prirent avec des pincettes ...
J'y restais jusqu'à fin septembre, n'ayant signé qu'un contrat à durée déterminée de 3 mois.
 A la fin de ce mois d'ailleurs, notre pauvre chien Youcki, un grand fox terrier mourut : du fait d'un diabète, il était devenu tres gros et buvait sans arrêt, nous lui faisions des piqûres d'insuline.
Avec ma soeur  nous partîmes par un octobre magnifique , sec, aux couleurs éclatantes, en 4 L.
Orléans, la Sologne, Tournoël, l'Auvergne, Le Quercy, Puy Mary, Clermont-Ferrand, Cajarc, Le Tarn, Les Gorges du Tarn, la Lozère, Le Bourbonnais, Vichy, du film super 8, puis retour.
Je restais ensuite à la Maison, mais j'allais souvent avec ma soeur , mon frère et avec un jeune couple (un copain de régiment à lui qu'il  avait retrouvé par hasard en faisant ses courses à Rueil) et leur petite fille  à la Piscine de Rueil ou à celle de Chatou.

Vint la période de Noël, un anniversaire et Le jour de l'An.

Le 30 décembre 1971,  j'étais avec papa à la maison et celui-ci était en train d'écrire une lettre au gérant de location de la maison que nous occupions à Nanterre. Tous ces derniers jours il était préoccupé par notre consommation d'eau que nous devions règler au gérant et il craignait que celle ci intègre la consommation d'une autre maison desservie par la même conduite.

C'est en voulant rédiger un chèque qu'il fut pris soudain d'une violente douleur à la tête. Je m'en rendis compte immédiatement et lui parlai pour le rassurer, mais il fut pris de  nausées. Je le sortis de sa chaise tant bien que mal et le mis dans un fauteuil incliné tout en lui parlant en le rassurant, et j'appelai immédiatement par téléphone les secours.Mais il rentrait déjà dans le comas.
Les secours arrivèrent très rapidement et mon père fut transporté immédiatement à l'Hopital de Nanterre. Malheureusement il ne reprit pas connaissance et mourut le 4 janvier 1972 dans l'après midi. Il avait 63 ans.
Papa fut enterré à Varreddes en Seine et Marne, pays d'origine de sa mère, ma grand mère paternelle  que je ne connus jamais puisqu'elle mourut en 1939;
 Il rejoignit sa Mère et ma petite cousine   décédée petite suite à une épidémie de fièvre typhoïde au début des années cinquante à Toulouse, où mon Oncle , le frère de Papa, travaillait comme ingénieur en aéronautique...


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