Auto analyse ?

A la gare Saint Lazare, à Paris, ces jours ci, j'ai revu cour du Havre les horloges d' Arman : un assemblage vertical d' horloges ; cette oeuvre s'intitule "l'heure de tous" et, à l'opposé, cour de Rome à environ une cinquantaine de mètres, un empilement de valises "Consigne à vie".

J'avais l'idée de revenir par là , mû par l'envie de revoir ce quartier de Saint Lazare où j'allais parfois dans ma jeunesse, aussi bien pour les jobs d'été dans les compagnies d assurances, que pour les grands magasins, pour le Palais Garnier (la Walkyrie, Tristan... ) ou encore pour l'église Saint Augustin, souvenirs des fastes des Noels d'antan ...

Avant la mise en route du RER, dont le premier trajet eu lieu seulement durant l'automne 1968 à partir de la Défense jusqu'à l'Etoile alors, la Gare Saint Lazare, pour beaucoup de banlieusards de la région Ouest de Paris, était notre porte d' accès à Paris.

Une petite escapade à Nice avait curieusement ravivé mon envie de me ré-imprégner de cette gare et de son bruit sauf celui des locos à vapeurs et diesel que l'on ne peut plus entendre ; de ses odeurs de croissants chauds et de café un peu écoeurantes du matin tôt, vers huit heures trente, qui vous attrapaient alors que vous descendiez au pas les grands escaliers dans le flot vomi par les trains de banlieue , à partir de l'ancien emplacement du Monument aux Morts...
Escaliers aux bas desquels je revis, de loin, un matin, de 1971, c'était après l'armée, une ancienne camarade du lycée Joliot-Curie de Nanterre qui parlait à quelqu'un tout en me voyant et me regardant un instant ... brefs regards croisés.

Mais pourquoi cette envie ?

Parce que nous avons visité à Nice , en février, le Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain (en abrégé le MAMAC) : dans ce Musée très intéressant où une terrasse vous fait découvrir la ville, une exposition est consacré à l'artiste ARMAN.

Un film bien construit pour présenter son oeuvre à différentes époques, projeté dans une salle du musée, m'a particulièrement plu : souligné alternativement par une musique dynamique, "légère", représentative d'une confiance solide, ou bien "contemporaine" inquiétante, interrogative m'évoquant la progression de fantômes dans le brouillard , avec pourtant comme une inquiétude avec cette voiture qui brûle dans un paysage méditerranéen, chaud, arride, sec , m'a propulsé à travers ces années dans mon passé, et beaucoup de choses me sont revenues en mémoire :

L'époque, avant la fin des années soixante, j'en avais une perception optimiste , tendue vers un avenir de progrès, a résonné en moi, puis mes inquiétudes, mes doutes à la fin de ces années où tout a déchanté.

Comments

[ahcys]

c'est bon cette littérature sans prétention mais forte en emotions et en senteurs,
roure iff et autres fabricateurs de fragrances sont evoqués de loin,
rien de mieux rien de pire que ces odeurs qui nous assassinent l'ame.
vas y mec !
remets en une tartine,
merci.