J'allais à pieds en empruntant le boulevard Mortier, à la recherche de ces maisons dont l'aspect dénote au milieu de ces grands immeubles de tailles inégales qui bordent de part et d'autre ledict boulevard.
Cette portion est en pente descendante depuis la Porte des Lilas jusqu'à la Porte de Bagnolet.
Marchant sur le trottoir de gauche, côté banlieue, j'arrivais au bout d'une dizaine de minutes peut-être au droit du square Séverine. Je traversais alors la chaussée du boulevard, après m'être assuré que ni dans un sens ni dans l'autre un tramway n'arrive : un système de feux autorise ou interdit aux piétons la traversée selon le cas.
Là, j'empruntais alors la rue Geo Chavez (du nom d'un aviateur Péruvien qui se tua en 1910 en tentant la traversée des Alpes) lorsque, presque tout de suite, sur ma droite, un très haut escalier m'invitait à le gravir.
Je me renseignais auprès d'un passant pour savoir où cet escalier débouchait, et j'appris qu'il menait à " la Campagne à Paris " et que l'endroit valait la peine d'être vu.
J'entrepris son ascension , délicatement, car les marches en béton imitant l'aspect de troncs d'arbres, étaient inégales en largeur et pas très planes.
Arrivé au sommet je découvris des petites rues pavées parcourant un lotissement de maisons individuelles comme celles qui variées saupoudrent la banlieue parisienne, des maisons comme on les faisaient dans les années 1920, d'une diversité uniforme, à la différence que ces maisons là étaient toutes collées les unes aux autres.
des petites rues pavées, étroites, desservant un lotissement de petites maisons dégageant une certaine unité dans leurs diversités...
comme le dénivelé est important les cotés sud et est du lotissement sont desservis par des escaliers comme celui-ci
La résurrection du tram, voilà qui aurait plu à mon père, lui qui ne tarrissait pas d'éloges sur ce moyen de transport qui fut relegué au magasin des accessoires
pendant toutes ces longues décennies.
Son confort, sa rapidité, son autonomie de déplacement, s'affranchissant des encombrements de la circulation lui assure un succès durable.
Nantes, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Rouen, Strasbourg comme Paris ont redécouvert ce moyen de transport.
Quand je le vois filer à très vive allure sur le boulevard Mortier, entre la Porte des Lilas et la Porte de Bagnolet j'imagine la satisfaction de mon père auquel j'expliquerais de long en large les péripéties de sa renaissance, s'il revenait parmi nous.
Lui qui aurait aimé dans sa jeunesse être plus tard wattman.
Ayant pris le tram à la Porte de Vincennes, au sortir du métro, je pris une place assise dans le sens de la marche : un démarrage doux, puis une courbe bien marquée pris en lenteur et douceur avant d aborder la ligne droite qu'il attaqua résolument dans une belle et puissante accélération.
Les maréchaux défilaient de part et d'autres des fenêtres du véhicule, lequel les emprunte en leur milieu, nous permettant si le coeur nous en disait de regarder ce paysage d'immeubles variés.
Le bruit du tram est doux et confortable, un doux roulement ouaté ponctué du tintement de la cloche pour prévenir les autres usagers de la route de son passage discret ... Voilà le tramway !
...Son environnement a recréé un paysage, fait d'une bande engazonnée au milieu des boulevards, et quand parfois la station est en courbe, l'imagination nous fait entrevoir un ailleurs d'aventure, vers un horizon à découvrir...
Son utilité est grande et son succès est indéniable , son extension est une nécessité !